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Jusqu’à 100 heures de travail par semaine, 11 jours de travail consécutifs, ou encore moins de 10 heures de repos entre deux journées travaillées ; voici les conditions de travail dénoncées par certain·es salarié·es de Paris 2024 au forfait jour.
Sous les paillettes et la ferveur des épreuves, le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (COJOP) profite des JOP pour fouler au pied le droit du travail.
Après avoir contacté la CGT via le numéro vert mis en place pour l’occasion, certain·es salarié·es ont commencé à se mobiliser afin d’obtenir la requalification de leur contrat et le paiement de leurs heures supplémentaires, avec le soutien de l’Ugict-CGT.
La majorité de ces salarié·es qualifié·es à responsabilité ont été recruté·es en CDD et au forfait jour. Ils et elles effectuent des journées à rallonge et sans avoir le droit au temps de repos légal ni à l’autonomie que le forfait jour est censé leur garantir. ils et elles ont rapidement compris que le COJOP leur avait fait signer des contrats en forfait jour afin de ne pas avoir ni à rémunérer leurs nombreuses heures supplémentaires ni à embaucher des salarié·es dans un département, la Seine-Saint-Denis, qui compte pourtant de nombreux·ses jeunes diplômé·es très qualifié·es en recherche d’emploi. Pour rappel, les actif·ves diplômé·es en demande d’emploi représentent environ 8% un territoire donné, et 16% lorsque le ou la jeune habite en QPV (Quartier prioritaire de la ville).
Avec l’aide de la CGT du 93 et de Paris, ainsi que le soutien de la la mobilisation des salarié·es du COJOP fait maintenant le tour des médias.
Revue de presse :
- FranceTV – “Jeux olympiques de Paris 2024 : certains salariés soumis à des horaires loin du temps de travail légal”
- Mediapart : “Paris 2024 : l’inspection du travail enquête sur les contrats des salariés des Jeux”
- Le Monde : “Paris 2024 : le comité d’organisation, champion olympique des heures à rallonge et des arrangements avec le droit du travail”
🔴 Mobilisé·es avec nos camarades de la CGT 93 pour informer les salarié·es des JO Paris 2024 sur le forfait-jour.
Respecter les droits des travailleurs et travailleuses n’est pas incompatible avec la bonne tenue des JO, bien au contraire ! pic.twitter.com/DvBqfpRguZ
— Ugict – les Ingés Cadres Techs CGT (@CGTCadresTechs) August 29, 2024
Tractages, enquête, webinaire d’information sur les droits des travailleur·ses en forfait jour, vidéo pour témoigner de la situation ; autant d’outils qui ont été déployés pour l’occasion. La CGT s’est appuyée sur les outils de la campagne de l’Ugict “Travailler moins, vivre mieux, c’est possible” : modèle de tract, affiches, modèle d’heure d’information syndicale.
🏅 Paris 2024 : salarié·es exploité·es ?
Plus de la moitié des salairé·es ont signé des contrats forfait jour auprès du Comité d’organisation des JO, ne permettant pas la rémunération de leurs heures sup’.
Horaires délirants, cadences infernales, salaires dérisoires… on fait… pic.twitter.com/c4tnFCQbm5
— Ugict – les Ingés Cadres Techs CGT (@CGTCadresTechs) August 28, 2024
L’Ugict se tient à leurs côtés pour poursuivre la mobilisation et obtenir :
- l’ouverture des négociations sur la requalification des contrats
- le paiement des heures supplémentaires et majorées
L’Ugict a lancé sa campagne “Travailler moins, vivre mieux, c’est possible”, pour la réduction du temps de travail en juin 2022 et continue de porter les revendications suivantes en matière de forfait-jour :
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- d’encadrer le forfait-jour avec un décompte sérieux du temps de travail, et un respect des durées maximales (10h par jour et 48h par semaine) et des temps de repos (11h entre deux journées et 35h par semaine).
- de réduire le nombre de jours travaillés par an en passant à 182 jours, qui équivaudrait à l’application de la semaine de 4 jours et des 32 heures ;
- de donner des marges de manœuvre aux ingés, cadres et techs sur la maîtrise de la charge de travail : s’il y a des besoins en recrutement, en réorganisation du travail exprimé·es par les salarié·es, ils doivent être entendus et suivis d’effet !
- de mettre en place un véritable droit à la déconnexion, notamment dans le cadre du télétravail.
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J’ai assisté aux 30 ans de l’UDES au stade Charlety… Avec l’inévitable « parenthèse » enchantée des JO… Pas pour tout le monde semble t-il et nous ne parlons pas ici des bénévoles !