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Dans cette crise sanitaire inédite, la CGT s’est battue pour faire primer la santé sur les intérêts financiers. Son intervention a contribué d’une part, à la généralisation du chômage partiel et à la suppression du jour de carence pour les arrêts maladies. D’autre part, les analyses qu’elle a portées durant les mobilisations contre les réformes de l’assurance chômage, des retraites et contre la précarisation des populations ont conduit le gouvernement à suspendre ces dernières. Ce n’est qu’une première étape !
Pour briser l’isolement dans cette période de confinement, la CGT des cadres et professions intermédiaires (Ugict-CGT) a réalisé une grande enquête. Forte de 34 000 réponses, elle démontre :
- les risques et l’absence de protection de celles et ceux qui ont continué à travailler sur site
- les difficultés du télétravail en mode dégradé, notamment pour celles et ceux qui étaient sommé·e·s de prendre en charge leurs enfants en même temps, et d’assurer souvent « la continuité pédagogique » avec l’appui des enseignants
- le manque de moyens pour exercer sa responsabilité professionnelle.
Force est de constater que les risques d’une seconde vague sont extrêmement élevés. Le gouvernement ne peut limiter la « réussite » de cet allègement du confinement à la seule responsabilité de la population. Il est indispensable que soit mobilisé l’ensemble des moyens humains et matériels en adéquation avec une véritable politique de santé publique en dotant par exemple la population de masques gratuits…
Non au ruissellement des responsabilités
Alors que les chambres patronales cherchent à échapper à leurs responsabilités en envoyant l’encadrement en première ligne, l’Ugict-CGT exige des droits et moyens pour garantir un plein exercice de la responsabilité professionnelle, et notamment un droit d’alerte suspensif pour toute activité qui expose un ou plusieurs membres d’une équipe de travail à un risque sanitaire.
Un déconfinement en toute transparence avec un renforcement des moyens des syndicats et des représentant·e·s du personnel
Alors que la défiance vis-à-vis du gouvernement n’a cessé de croître tout au long du confinement, ce dernier joue le jeu de l’opacité sur les mesures de déconfinement dans l’entreprise. Ainsi, un décret et deux ordonnances viennent de réduire les délais de consultation des Instances Représentatives du Personnel et le recours aux experts. Face au risque sanitaire mais aussi afin de mieux appréhender l’organisation du travail dans le cadre de la reprise d’activité, il est au contraire nécessaire de renforcer la démocratie sociale au plus près des salarié·e·s.
- Négocier la reprise d’activité avec les syndicats et consulter les représentant·e·s du personnel, qui doivent pouvoir recourir aux expertises qu’ils jugent nécessaires
- Rétablir immédiatement les CHSCT
- Permettre aux élu·e·s et aux syndicats d’exercer leurs prérogatives (accès aux différents sites avec les équipements adéquats, autorisation d’utilisation de la messagerie professionnelle pour être en contact avec l’ensemble des salarié·e·s qu’ils soient en présentiel ou à domicile…).
Repenser les organisations de travail pathogènes
Le choc de réalité imposé par la crise sanitaire a au moins eu le mérite de mettre à l’ordre du jour des sujets que les directions ne voulaient pas aborder : hors-jeu les concentrations des équipes sur des espaces ouverts et réduits en mètres carrés, hors-jeu les open space déshumanisants, le flex office et le flex desk ! Hors-jeu la précarité et la sous-traitance généralisée qui multiplient les intervenant·e·s sur un même site et diluent les responsabilités !
Sortir du télétravail en mode dégradé
- Établir un bilan du télétravail durant le confinement et ouvrir immédiatement des négociations pour l’encadrer dans les entreprises et au niveau interprofessionnel
- Prendre en compte la garde des enfants en l’absence de structures d’accueil et/ou de la continuité pédagogique à la charge des parents avec un droit à absence rémunérée à 100 % pour tous les parents, y compris les télétravailleur·se·s, réduction du temps et de la charge de travail
- Garantir le respect du droit du travail : prise en charge de tous les équipements (ordinateur, chaise de bureau…) et frais professionnels par l’employeur (connexion, logiciels, électricité…), respect du temps de travail et du droit à la déconnexion
- Adapter le management : révision des objectifs, réduction des temps de réunions, réflexion sur les modes d’échange d’information pour éviter l’isolement et l’info-obésité, marges de manœuvre permettant aux encadrant·e·s de réguler le travail
- Mesures de prévention des risques psychosociaux et des violences sexistes et sexuelles.
L’employeur doit mettre à jour le DUER (Document Unique d’Évaluation des Risques)
L’évaluation des risques pour chaque poste de travail est à la charge de l’employeur. Il doit proposer des mesures adaptées et contrôler la mise en œuvre de celles-ci dans le DUER. En cas de document incomplet, l’inspection du travail doit être informée et il est possible d’exercer un droit de retrait. Si un salarié·e tombe malade sur le lieu de travail, et que le document n’a pas été mis à jour pour prendre en compte ce risque, l’accident est de facto dû à la faute inexcusable de l’employeur.
Pas de StopCovid interne dans les entreprises
Toute politique de tests et de gestion de cas réels ou suspectés dans l’entreprise doit systématiquement être assurée par la médecine du travail. En aucun cas les personnes non habilitées ne doivent avoir accès à des informations médicales personnelles.