[Atelier préparatoire de congrès] Produire autrement et articuler enjeux économiques, sociaux et environnementaux – Lille

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Pour préparer son 19e congrès, la direction de l’Ugict-CGT a décidé d’organiser des ateliers préparatoires autour de trois thèmes clés : la responsabilité professionnelle, l’impact du numérique sur le travail et la protection sociale et enfin la question de la ré-industrialisation et des enjeux environnementaux. Ces ateliers préparatoires viendront nourrir le document d’orientation et seront organisés avec des méthodes d’éducation populaire. Ils ont pour objectifs de nous permettre d’approfondir les débats clés, de remonter les aspirations des ICTAM et les besoins des organisations, d’identifier et de valoriser les points d’appuis dont nous disposons. [En savoir plus : Kit d’organisation et de communication d’un atelier préparatoire au congrès]

 

Environnement/industrie : les enjeux

La crise sanitaire inédite liée à la pandémie du coronavirus s’ajoute à présent aux crises sociale, économique et environnementale.

Les personnels d’encadrement en sont affectés comme jamais par le passé. Nombre d’entreprises en profitent pour tailler dans leurs effectifs d’ingénierie, de recherche et d’encadrement. À tel point que l’Association pour l’emploi des cadres, dans ses premières estimations, évalue à au moins 40 % le recul des embauches de cadres en 2020. Après avoir sacrifié nos capacités de production au prix de graves conséquences sociales et environnementales, c’est désormais notre faculté́ d’innovation qui est compromise.

Pourtant relever les défis industriels, économiques et environnementaux requiert la mobilisation de toutes nos capacités de recherche, de développement et d’ingénierie.

Nos sociétés n’ont jamais été aussi riches et développées technologiquement. Pourtant, elles se sont retrouvées totalement démunies face à la crise sanitaire. Comme en 2008, le capital profite de la crise pour imposer une stratégie du choc en utilisant le numérique pour ubériser l’économie et la société. Il tire prétexte de la crise économique pour enterrer toutes les normes sociales et environnementales.

Laisser les mains libres aux lobbys financiers pour qu’ils imposent, au mépris des enjeux environnementaux, leur modèle, ne ferait que précipiter nos sociétés vers une prochaine crise, encore plus violente. Le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité tels qu’étudiés par les milieux scientifiques frappent déjà les populations dans le monde entier et font courir un risque immense à l’humanité entière à court terme.

Du fait de leur place dans le processus de production et de leurs responsabilités professionnelles, cadres et professions intermédiaires sont particulièrement sensibles à l’articulation entre enjeux industriels et environnementaux. Nombre d’entre eux tentent de s’organiser dans des associations pour construire les réponses aux urgences économiques, sociales et environnementales, à défaut de pouvoir agir dans l’entreprise sur le sens et la finalité du travail. Voilà qui invite à ne pas abandonner aux seuls actionnaires la définition des orientations stratégiques des entreprises et à concevoir des droits et des moyens d’intervention des salarié·es.

Pour éviter que ces questions déterminantes et dérangeantes n’émergent dans le débat public, l’aspiration environnementale est trop souvent enfermée dans l’évolution individuelle des com- portements de consommation, pour mieux occulter la question du mode de production des richesses, du sens et du contenu de la croissance.

Il y a nécessité d’opérer une rupture avec les logiques d’austérité et de maximisation de la valeur pour l’actionnaire: il s’agit de préparer dès maintenant un nouveau modèle économique, social et écologique. Bâtir une société de demain dans laquelle l’Etat joue tout son rôle, une relocalisation de notre industrie et ainsi retrouver une maîtrise des grands secteurs stratégiques du pays, des services publics renforcés et une vie démocratique rénovée jusque dans les entreprises et les services publics avec de nouveaux pouvoirs pour tous les salarié·es.

Aussi, l’urgence sociale et écologique place notre pays et l’ensemble de l’humanité face à d’immenses défis. Ce sont des ruptures avec le monde d’hier et de profonds changements de politiques qu’il va falloir mettre en œuvre pour répondre aux besoins immenses de notre pays, de tous les pays. Si cette crise liée à la pandémie sanitaire actuelle révèle une crise de civilisation profonde et notre vulnérabilité face à des chaines de production mondialisée, elle révèle aussi que nous avons besoin de plus de coopération et de coordination à l’échelle du monde et de l’Europe.

Environnement/industrie : les questions que nous voulons approfondir

Comment faire pour concilier enjeux sociaux, environnementaux et économiques ? Quel modèle de développement soutenable pour la planète ? Comment transformer notre outil de production? Comment gagner concrètement des transformations, en-dehors du greenwashing ou des grands discours sans lendemain, en retrouvant la maitrise de la finalité de notre travail ? Comment produire, consommer et vivre autrement ?

Le débat sur ces questions a été enclenché lors du congrès de l’Ugict-CGT en 2018 avec de premières propositions, popularisées auprès des ICTAM sous la forme d’un « manifeste pour la responsabilité environnementale des ICTAM ». Nous pensons que notre prochain congrès doit à la fois nous permettre :

  •   D’approfondir certaines questions, et notamment: l’impact environnemental du numérique, la question du sens et du contenu de la croissance en passant sur le grill le PIB, indicateur unique retenu actuellement pour mesurer les richesses, le débat sur les normes comptables pour évaluer les externalités de l’activité de l’entreprise, le rôle et place de la puissance publique pour piloter ces transformations et contrôler l’impact environnemental et la stratégie à l’échelle internationale

  •   D’identifier les leviers d’action pour permettre aux salarié·es qualifié·es en responsabilité de retrouver la maitrise du sens et du contenu de leur travail. Pour cela, l’Ugict-CGT construit actuellement un outil permettant aux IRP et aux salarié·es d’auditer l’impact environnemental de l’ensemble de la chaine de valeur et d’identifier les leviers à actionner pour passer d’une économie linéaire à une économie circulaire

  •   De valoriser et de faire connaître nos projets industriels CGT et les innovations mises en place par des ICTAM permettant de répondre aux enjeux environnementaux

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