5 idées reçues sur les jeunes diplômé·es et les retraites

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Temps de lecture : 3 minutes

1. Les jeunes n’auront pas de retraite

C’est faux.

Tant qu’il y a des gens qui travaillent et par conséquent cotisent il y a des retraites. La question c’est : à quel niveau ?

Les responsables politiques qui alimentent cette idée reçue ont donc une grave responsabilité. Ils et elles savent pertinemment que notre système de retraites n’est pas en danger d’effrondrement. Cela leur a été rappelé par le président du COR il y a quelques jours :

La CGT propose d’augmenter les ressources allouées à notre système de retraites pour garantir la retraite dès 60 ans avec 75 % du dernier salaire.  

2. Les jeunes ne s’intéressent pas aux retraites

C’est faux.

Les jeunes s’y intéressent parce que c’est un sujet très concret pour elles et eux dès le début de leur vie professionnelle :

  • quand ils et elles intègrent le monde professionnel les grandes entreprises leur proposent de verser leur épargne salariale dans des plans épargne retraite ;
  • et à 35 ans l’assurance retraite leur envoie leur premier relevé de carrière.

Et puis surtout ils et elles voient leurs collègues et leurs parents atteindre la retraite en étant de plus en plus fatigué·es. Les jeunes diplômé·es subissent également des rythmes de travail effrénés au même titre que les cadres et professions intermédiaires plus âgé·es :

  • 58 % des professions intermédiaires et techniciennes déclarent avoir un temps de travail hebdomadaire de plus de 39 heures. Ils et elles sont même 14 % à travailler plus de 45 heures par semaine ! 51 % de ces professionnel·les déclarent effectuer des heures supplémentaires (dont 72 % des moins de 30 ans !) (baromètre techs Ugict) ;
  • 42 % des cadres disent travailler plus de 45 heures par semaine (et 20 % plus de 49 heures !), une augmentation de 5 points par rapport à 2021 (baromètre cadres Ugict).

La CGT propose la retraite dès 60 ans avec 75 % du dernier salaire.

3. Les jeunes ne seront pas pénalisé·es par la réforme

C’est faux.

L’âge légal de 64 ans s’appliquera à elles et eux au prix fort, tout comme les 43 années de cotisations. Or les jeunes diplômé·es ont fait des études qui ne sont pas comptabilisées dans les années de cotisations, tout comme le chômage subi lors de la première recherche d’emploi.

  • 50 % de la génération diplômée en 2017 a mis 6 mois ou plus avant de trouver son premier emploi à durée indéterminée (Cereq).
  • Pour 20 % des bac+5 qui étaient en emploi un an après leur diplôme leur premier emploi était un « job alimentaire » (Apec).

En parallèle les jeunes entendent très clairement les discours sur l’application de la « clause du grand-père » dans certains régimes de retraites. C’est-à-dire que la réforme ne serait appliquée qu’aux nouveaux·elles entrant·es des entreprises. Quelle honte : le gouvernement est prêt à sacrifier les jeunes pour éviter la mobilisation des salarié·es plus âgé·es !  

La CGT propose la prise en compte des années d’études dans le calcul de la retraite : 3 années pour un bac+3 (avec un redoublement possible) et 2 années supplémentaires pour un bac+2 (avec un redoublement possible).

4. Les jeunes sont individualistes et préfèrent investir dans des produits financiers pour leur retraite

C’est faux.

Dans l’esprit de tout le monde la retraite c’est le système de sécurité sociale financé par nos cotisations. Or les réformes successives ont affaibli ce système et on sait désormais que notre niveau de pension va baisser dans les décennies à venir.

Alors qu’un cadre né en 1930, parti en 1989, bénéficiait en moyenne d’une retraite égale à 72 % de son dernier salaire, un cadre né en 1996 partirait à la retraite en 2062 avec 51 % de son dernier salaire.

Or les jeunes sont prêt·es à financer plus généreusement notre système de retraites solidaires. Un sondage IFOP du 12 janvier 2023 montre ainsi que 66 % des jeunes actif·ves (18-24 ans) sont disposé·es à augmenter le montant de leurs cotisations.  

La CGT rappelle qu’une hausse de 5 % des salaires rapporterait 9 milliards d’euros de cotisations et qu’une hausse de 5 % du point d’indice de la fonction publique représenterait 1,25 milliard d’euros de cotisations retraites en plus. Une hausse de 0,8 point de cotisation (8.25€ par mois de cotisations salariales et 8.25€ de cotisations patronales pour un SMIC à 2 000€) permettrait de dégager 12 milliards d’euros pour nos retraites.

5. Cette réforme est faite pour les jeunes, pour sauver le système de retraites.

C’est faux.

En rendant la retraite solidaire de plus en plus inaccessible on laisse au contraire la porte ouverte aux retraites privées, par capitalisation. Comment ? En érodant progressivement la confiance que les jeunes portent dans notre système de retraites. Il faut au contraire le renforcer en augmentant ses ressources.

La CGT propose de mobiliser les 157 milliards d’euros annuels d’aides publiques aux entreprises pour mieux financer nos retraites. 

 

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