[Communiqué] Les professions intermédiaires en 1ère ligne, mais non reconnues

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La 6e édition du baromètre annuel de l’Ugict-CGT/SECAFI sur les professions intermédiaires réalisé par Viavoice a eu lieu juste après le début du 2e confinement, dans un contexte de crise sanitaire, économique, sociale et environnementale inédit.

Alors qu’elles ont un positionnement central dans les organisations du travail, une expertise et une forte technicité, les professions intermédiaires s’estiment non reconnues dans leur travail.

Austérité salariale et absence de reconnaissance

Infirmier·e·s, préparateurs et préparatrices en pharmacie, éducateurs et éducatrices, officiers de police, technicien·ne·s, agents de maîtrise, manageurs dans le commerce, fonctions administratives…Nombre de professions intermédiaires relèvent de ce que l’on a appelé  les métiers de premières et 2e ligne. Pourtant, 65 % des sondé·e·s estiment que les mesures de revalorisation salariale annoncées par l’exécutif n’ont pas été à la hauteur. Parmi les concerné·e·s, 73 % estiment que ces mesures ne correspondent pas à leurs attentes (et 80 % dans la fonction publique hospitalière).

La majorité des techs et professions intermédiaires considèrent que leur rémunération est en décalage avec leur implication, leur qualification et leur charge de travail. La colère salariale est particulièrement forte dans la fonction publique et encore davantage dans la santé, où le mécontentement est supérieur de 20 points en moyenne. Preuve que le Ségur de la santé est en décalage total avec les enjeux !

Conséquence : seul·e·s 37 % des sondé·e·s s’estiment reconnu·e·s dans leur travail.

Des heures supplémentaires structurelles et non payées

Malgré la crise et la très forte baisse d’activité, près d’un.e sondé.e sur deux dit effectuer des heures supplémentaires. Ces heures sup’ ne sont ni payées, ni récupérées pour 37 % des sondé·e·s (+4 points par rapport à 2019). Le temps de travail moyen des tech et professions intermédiaires est bien supérieur à 35h, avec 57 % des sondé·e·s qui disent travailler plus de 40h par semaine, et 20 % plus de 45h, au mépris des durées maximum définies par la loi.

Pour les femmes, la triple peine
  • Les femmes travaillent plus que les hommes : elles sont 53 % à déclarer faire des heures supplémentaires (44 % des hommes)
  • Elles sont moins payées, 41,4 % d’entre elles déclareent effectuer des heures sup non rémunérées (contre 31 % des hommes) 
  • Elles cumulent avec 4h40 de tâches domestiques quotidiennes (contre 2h30 par jour en moyenne pour les hommes).
Inquiétude pour l’emploi dans le privé, mal travail dans la fonction publique

Les tech et professions intermédiaires sont 30 % à placer la sécurité de l’emploi parmi leurs 3 priorités, une augmentation de 6 points qui confirme le chantage à l’emploi. Ce chiffre atteint 37 % dans l’industrie, un record depuis l’existence de ce baromètre.

Dans la fonction publique, c’est le mal travail qui domine, avec 55 % des fonctionnaires qui estiment ne pas pouvoir faire un travail de qualité…Conséquence directe des suppressions de postes dans la fonction publique, derrière ce chiffre se cache la maltraitance institutionnelle et le fossé entre les missions de service public et la capacité des agents à les rendre effectives.

Une alerte d’intérêt général que les pouvoirs publics feraient bien de prendre très au sérieux pour lutter contre le séparatisme social et garantir la réalité de l’égalité Républicaine !

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