Pour en savoir plus
La CGT des cadres et professions intermédiaires (Ugict-CGT) révèle ce Lundi 30 novembre l’édition 2020 son baromètre annuel réalisé par ViaVoice en partenariat avec SECAFI. Des résultats qui confirment l’aspiration à vivre et travailler autrement et appellent à une réorientation des politiques patronales et gouvernementales.
Négociation télétravail : le droit à la déconnexion n’est pas une option
Alors qu’avec la crise sanitaire, le télétravail s’est généralisé chez les cadres et professions intermédiaires, 64 % des cadres considèrent que les pratiques de télétravail sont insuffisamment encadrées, et 75 % qu’elles ne protègent pas des durées excessives de travail et ne garantissent pas le droit à la déconnexion. Le droit à la déconnexion est aujourd’hui plébiscité par les cadres qui sont 69 % à souhaiter en disposer, soit une augmentation de 9 points par rapport à 2019.
La situation est encore plus dégradée dans les entreprises de moins de 200 salarié·e·s où 77 % des cadres considèrent que le télétravail n’est pas suffisamment encadré, et 81 % s’estiment soumis à des durées excessives de travail. Ces chiffres traduisent l’impact du défaut de représentation syndicale et de négociation d’accord avec les syndicats. Cela démontre l’urgence d’encadrer le télétravail en renforçant l’ANI de 2005.
Les cadres massivement en désaccord avec les choix du gouvernement face à la crise
- 64 % des cadres ne croient pas à l’efficacité du plan de relance du gouvernement, et 84 % souhaitent que les aides publiques massives soient conditionnées à des contreparties.
- 66% des cadres considèrent que les représentants du personnel doivent disposer d’un droit suspensif sur les projets des directions lorsqu’ils ont un impact sur l’emploi ou l’environnement.
- 54 % des cadres souhaitent l’abandon définitif de la réforme des retraites.
Une charge de travail qui explose
En première ligne pour réorganiser les process de travail, garantir la continuité de l’activité et la santé des équipes, 61 % des cadres font part d’une augmentation de leur charge de travail et 59 % des cadres déclarent travailler pendant leurs jours de repos. Une implication non reconnue d’un point de vue salarial, alors que les accords de performance collective et le chantage à l’emploi généralisent l’austérité salariale. Ils sont 62 % (+ 6 points par rapport à 2019) à considérer que leur rémunération est en déconnexion avec leur degré d’implication !
Des perspectives d’avenir en berne
69 % des cadres considèrent que leur évolution professionnelle pour les années à venir sera négative ou stagnante, un chiffre en augmentation de 4 points par rapport à 2019. La crise que nous traversons démontre l’impasse du wall street management, qui soumet le travail à des objectifs financiers de court terme. Ce sondage confirme le décrochage des cadres avec les choix stratégiques des directions et leur aspiration croissante à vivre et travailler autrement. Un signal d’alarme que les directions feraient bien de prendre très au sérieux pour restaurer les capacités d’innovation des entreprises, des administrations et du pays !