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Si la rĂ©forme des retraites a Ă©tĂ© un Ă©lĂ©ment fort de la polarisation des Ă©lecteurs dans la dernière ligne droite de l’Ă©lection prĂ©sidentielle, ce n’est Ă©videmment pas un hasard.
D’abord parce qu’Emmanuel Macron qui en avait fait quasiment la mère des batailles de son premier quinquennat avait Ă©tĂ© obligĂ© de caler devant la puissance du mouvement social et que le rejet de cette rĂ©forme reste vif dans l’opinion. Ensuite parce qu’il a clairement annoncĂ© son intention de remettre le couvert rapidement, mais sans prĂ©ciser avec quelle mĂ©thode. Et puis il a rivalisĂ© avec la droite et l’extrĂŞme droite sur la question de l’âge de dĂ©part. Mais qu’il place le curseur Ă 64 ou 65 ans n’y changera rien. La perspective de travailler jusqu’Ă l’âge qui est aujourd’hui celui de l’espĂ©rance de vie en bonne santĂ© reste un horizon insupportable. Et il est aussi injuste. Pour les jeunes qui vont faire l’effort de la formation et qui devront en rĂ©alitĂ© bosser jusqu’Ă 67 ans, voire plus.
Reculer l’âge de dĂ©part en retraite c’est refiler la patate chaude Ă l’Assurance chĂ´mage en maintenant les seniors Ă PĂ´le emploi. Car comme le rappelle la CGT de l’encadrement, « Seuls 38 % des personnes de plus de 60 ans sont en emploi. » Et l’Ugict-CGT de se baser sur les prĂ©visions des rĂ©gimes complĂ©mentaires cadres et non-cadres (Agirc et Arrco) pour en conclure que « reporter encore l’âge de dĂ©part n’augmentera pas l’emploi de seniors, mais fera chuter les pensions qui sont dĂ©jĂ de plus en plus faibles du fait des prĂ©cĂ©dentes rĂ©formes. Pour un cadre, la pension totale reprĂ©sentait 72 % de son salaire de fin de carrière en 1990, elle n’est plus aujourd’hui que de 67,2 % et ne reprĂ©sentera plus que 51 % en 2062 ».
Insupportable et socialement injuste, cette réforme est aussi inutile du point de vue économique. En effet, les chiffrages du Conseil d’orientation des retraites indiquent que suite aux précédentes réformes régressives, la part des retraites dans le PIB va baisser.
Le report de l’âge légal à 64 ou 65 ans ne répond donc pas à un besoin de financement. On est donc face à une réforme idéologique, à rebours de la marche en avant du progrès.
Il faudra donc encore la combattre comme nous l’avons fait. Mais cette fois, un Ă©lĂ©ment capital peut intervenir. Car le paysage politique n’est plus le mĂŞme. Le pays ressort de cette sĂ©quence de la prĂ©sidentielle avec une possibilitĂ© d’envoyer Ă l’AssemblĂ©e une autre majoritĂ©. Comme l’affirme l’Ugict-CGT « la sĂ©quence Ă©lectorale n’est pas close. Les Ă©lections lĂ©gislatives des 12 et 19 juin sont un moment clĂ© pour exprimer nos exigences sociales et environnementales. Ce sont les dĂ©puté·e·s qui font la loi » et qui dĂ©cideront de la rĂ©forme. Il est donc nĂ©cessaire de rappeler dans ce moment politique que si la CGT est « indĂ©pendante des partis politiques et des employeurs », elle n’est « pas neutre. Elle intervient partout pour porter les revendications des salarié·e·s ». Elle appelle « chacune et chacun Ă voter, Ă se mobiliser au travail, dans la rue et dans les urnes pour gagner des avancĂ©es et empĂŞcher les reculs sociaux ».  Mobiliser, c’est ce Ă quoi la CGT de l’encadrement va s’employer. Elle organise dès cette semaine, le 12 mai, les rencontres d’Options, son journal, sur ce thème de la rĂ©forme des retraites, car sur ce sujet comme sur d’autres, « rien n’est Ă©crit d’avance ».
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT
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