[Fiche Agirc 3] : Retraites par capitalisation : le risque pour l’épargnant, la sécurité pour le banquier !

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[Fiche Agirc 3] : Retraites par capitalisation : le risque pour l’épargnant, la sécurité pour le banquier !
En capitalisation, l’argent épargné est bloqué pendant toute la période d’activité et est placé sur les marchés financiers.
Quelles que soient les promesses des banquiers et des assureurs, l’épargnant supporte seul le risque de perdre tout ou partie de l’épargne d’une vie (produits « à cotisations définies »).
Pourquoi les salariés devraient-ils prendre des risques que les professionnels de la finance refusent, en toute connaissance de cause, de prendre pour leur banque ou leur société d’assurance ?
Les systèmes par capitalisation, « les produits d’épargne retraite » (PERCO, PERE1 , PERP, etc.) ne peuvent pas garantir dans la durée un niveau de prestation donné, quelle que soit leur conception.

L’argent épargné est en effet placé sur les marchés financiers, sujets à des retournements, dont le plus récent est le krach de 2008. Aux États-Unis, des octogénaires, dont la rente a perdu du jour au lendemain 40 % à 60 % de sa valeur, ont ainsi dû rechercher un emploi (sans aucune chance d’en trouver un, compte tenu du chômage). Sans parler des fonds qui ont fait purement et simplement faillite, laissant sans ressource les retraités concernés.

En France, l’Union Mutualiste Retraite (Corem) va réduire d’un tiers en 2015 la rente complémentaire versée aux fonctionnaires souscripteurs.

Certains fonds de pension d’entreprise ont tenté par le passé de fonctionner « à prestations définies ». Le risque d’aléa boursier était assumé par les entreprises qui s’engageaient à compenser les pertes pour honorer les prestations sur lesquelles elles s’étaient engagées. Ce qui les a acculées à la faillite (par ex. General Motors avant son sauvetage).

Banquiers et assureurs ont retenu la leçon. Ils ne proposent plus de produits d’épargne « à prestations définies », mais des produits « à cotisations définies ». Seul le taux de cotisation exigé du souscripteur est défini, aucun engagement n’est pris quant à la prestation. C’est donc bien l’individu qui supporte le risque de perdre tout ou partie de l’épargne constituée tout au long de sa vie, avant comme après la liquidation de sa rente !

De nombreux analystes financiers considèrent que les fonds de pension sont voués à la faillite d’ici une dizaine d’années. Pour être viable, un fonds de pension ne doit verser de rente qu’avec les produits financiers des placements. Mais à chaque crise financière, non seulement la rémunération des placements ne suffit plus pour financer les rentes, mais le fonds en lui-même est amputé : plus le volume d’un fonds de pension se contracte, moins son placement rapporte, plus le paiement des rentes exige de puiser dans le fonds qui inexorablement court à son extinction … sauf à être renfloué.

Cette réalité n’empêche pas le Fonds Monétaire International, la Commission européenne et la Banque Centrale Européenne de préconiser la limitation à 15 % du Produit intérieur brut national des dépenses des régimes publics de retraite par répartition, pour développer parallèlement l’épargne retraite collective et individuelle.

Avec une population retraitée appelée à augmenter jusqu’en 2035, ce blocage des ressources des régimes publics de retraite a pour effet de faire décrocher drastiquement le niveau des pensions, et de favoriser ainsi la croissance du marché de l’épargne retraite, pour le profit exclusif des banquiers et des assureurs.

Le prix à payer pour renflouer les fonds de pension promus par la Commission européenne !

1PERCO et PERE : produits d’épargne collective, facultatifs et résiliables d’une année sur l’autre par les employeurs

 

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