Le FMI s’alarme de voir les inégalités entre les femmes et les hommes s’accroître avec la crise Covid-19

Fossé entre une femme et les hommes.

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Dans un billet de blog publié mardi 21 juillet, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a tiré la sonnette d’alarme sur les inégalités hommes-femmes.

 

En premier lieu, durant la crise sanitaire liée au coronavirus, le taux de chômage monte en flèche dans le monde, et les femmes sont les plus touchées. Car contrairement à la crise de 2008, elles sont nombreuses à occuper les emplois des secteurs durement impactés, comme les industries de services, la vente au détail, le tourisme ou l’hôtellerie, etc. Aux États-Unis par exemple, leur taux de chômage a dépassé celui des hommes de deux points entre avril et juin 2020. De plus, du fait de la nature de leurs emplois, le télétravail est impossible pour de nombreuses femmes. Toujours aux États- Unis, on estime que 54 % des femmes qui travaillent dans les secteurs sociaux ne peuvent pas télétravailler. Ce chiffre atteint 67 % au Brésil. Plus globalement, dans les pays à faible revenu, c’est tout au plus 12 % de la population qui peut ou a pu télétravailler.

Deuxièmement, dans les pays à faible revenu, les femmes tendent plus que les hommes à travailler dans le secteur informel, qui a été touché de plein fouet par la crise de la Covid-19. Or ce secteur est caractérisé par une absence de protection du droit du travail et de prestations telles que les pensions de retraite ou l’Assurance-maladie. Du coup, en Colombie par exemple, la pauvreté des femmes a augmenté de 3,3 % du fait de la fermeture de ces activités économiques. Les Nations unies estiment que la pandémie accroîtra d’environ 15,9 millions le nombre d’individus qui vivent dans la pauvreté en Amérique latine et aux Caraïbes, portant le nombre total de pauvres à 214 millions, parmi lesquels beaucoup sont des femmes et des filles.

Troisièmement, les femmes effectuent davantage de tâches ménagères non rémunérées que les hommes – près de 2,7 heures de plus par jour exactement – et nettement plus avec le confinement : l’enquête de l’Ugict montrait qu’en France, 43 % des femmes (26 % des hommes) ont effectué plus de quatre heures de tâches parentales supplémentaires par jour. Partout dans le monde, ce sont elles qui ont assumé la plus grande part des responsabilités familiales résultant des mesures de fermeture d’écoles et des précautions à prendre pour les parents âgés vulnérables. Et lorsque les mesures de fermeture sont levées, elles mettent plus de temps à retravailler à temps complet. Au Canada par exemple, parmi les parents qui ont au moins un enfant de moins de 6 ans, les hommes sont environ trois fois plus susceptibles d’être retournés au travail que les femmes.

 

Suite à la pandémie, risque accru pour les femmes

 

Enfin, la pandémie a exposé les femmes à un risque accru de perte de « capital humain ». Dans de nombreux pays en développement, les jeunes filles sont contraintes de quitter l’école plus tôt pour travailler pour compléter les revenus du ménage. En Inde, depuis l’entrée en vigueur du confinement, les grands sites Internet de mariage ont enregistré une hausse de 30 % des inscriptions car les familles arrangent des mariages pour assurer l’avenir de leurs filles.

« Privées d’instruction, celles-ci subissent une perte permanente de capital humain qui sacrifie la croissance de la productivité et perpétue le cycle de la pauvreté au sein de la population féminine ».

 

Face à cette situation, la directrice générale du FMI préconise que les gouvernements prennent des mesures immédiates en faveur des femmes comme :

« Les politiques budgétaires sensibles au genre, comme l’investissement dans l’éducation et l’infrastructure, les subventions à la garde des enfants et les congés parentaux. Ces mesures sont non seulement cruciales pour lever les obstacles à l’autonomisation économique des femmes, elles sont aussi nécessaires pour promouvoir une reprise inclusive après la Covid-19. »

 

Rachel Silvera

 

 

 

 

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