Qui seraient les 3 gagnants de cette rĂ©forme des retraites ? 👎

Pour en savoir plus


Temps de lecture : 4 minutes

Cet argumentaire est téléchargeable sous forme de visuels pour vos posts sur les réseaux sociaux
[.zip | .jpeg | aperçu]

1. Le patronat đŸ€‘

Si cette rĂ©forme passait ce serait une nouvelle fois Ă  celles et ceux qui travaillent d’en payer le prix. Le patronat en sortirait totalement Ă©pargnĂ©, malgrĂ© des profits records encore cette annĂ©e (plus de 80 milliards d’euros de dividendes versĂ©s aux entreprises du Cac40).

Pire, c’est pour financer des cadeaux au patronat sous la forme de baisse des impĂŽts de production et d’exonĂ©rations sociales et fiscales, inefficaces pour l’emploi que le gouvernement dĂ©fend cette rĂ©forme. Depuis 2021, il a enclenchĂ© la suppression de la contribution sur la valeur ajoutĂ©e des entreprises (CVAE), soit une perte de 15 milliards d’euros chaque annĂ©e pour les finances publiques . Cela est Ă©quivalent aux Ă©conomies que veut faire le gouvernement sur nos retraites en augmentant l’Ăąge de dĂ©part. 

2. Les sociĂ©tĂ©s d’assurances et les fonds de pension đŸ€ź

La rĂ©forme va conduire Ă  la baisse du niveau de nos pensions. Nous serons plus nombreux et nombreuses Ă  partir avec une carriĂšre incomplĂšte. Nous subirons une perte de la surcote dont nous aurions bĂ©nĂ©ficiĂ© si nous avions travaillĂ© au-delĂ  de 64 ans par choix. Toutes les femmes qui ont eu des enfants perdront le bĂ©nĂ©fice des “trimestres pour enfant” (majoration de durĂ©e d’assurance) qui leur permet de partir plus tĂŽt sans perte de pension. 

Simulez l’effet de la rĂ©forme des retraites sur votre situation ici : https://nosretraites-simulateur-cas-types.netlify.app/

Quant Ă  celles et ceux d’entre nous qui seront en arrĂȘt maladie, en invaliditĂ©, au chĂŽmage ou au RSA avant d’atteindre l’Ăąge lĂ©gal de la retraite, notre niveau de vie sera fortement amoindri pendant ces pĂ©riodes de prĂ©carité puis une fois Ă  la retraite. 

Sur le temps long, si nous ne réussissons pas à imposer une autre réforme, le niveau de nos pensions va baisser.

Ainsi un cadre nĂ© en 1930, parti en 1989, bĂ©nĂ©ficiait en moyenne d’une retraite Ă©gale Ă  72 % de son dernier salaire alors qu’un cadre nĂ© en 1996 partirait Ă  la retraite en 2062 avec 51 % de son dernier salaire.

Le secteur privĂ© de la retraite par capitalisation n’attend que cela pour convaincre une nouvelle clientĂšle. Nos retraites reprĂ©sentent en effet une manne de plus de 300 milliards d’euros par an qui Ă©chappe, pour l’instant, au marchĂ©, car il repose sur le partage de nos richesses entre gĂ©nĂ©rations. 

Les dirigeants de sociĂ©tĂ©s d’assurances ne se cachent d’ailleurs pas, et en pĂ©riode de rĂ©forme des retraites les affichages publicitaires et autres “infomerciales” fleurissent dans la rue et sur les rĂ©seaux sociaux, la preuve.

Lors de la prĂ©cĂ©dente rĂ©forme du gouvernement l’un des directeurs d’AXA qui prĂ©side aujourd’hui notre caisse de retraites complĂ©mentaires AGIRC-ARRCO, avait d’ailleurs affirmĂ© ici “Une chose est sĂ»re : chaque rĂ©forme est favorable Ă  la prise de conscience et au dĂ©veloppement de la capitalisation !” 

Or le gouvernement a fermé la porte à toute discussion sur les modalités de financement de notre systÚme de retraites. La CGT a pourtant des propositions pour financer la retraite dÚs 60 ans avec 75 % du dernier salaire pour toutes et tous.

3. Ce gouvernement… pas franchement honnĂȘte. 🙃

La rĂ©forme des retraites intervient aprĂšs le plafonnement de nos indemnitĂ©s de licenciement (2017) et l’annonce pour 2023 de la rĂ©duction de 9 mois de la durĂ©e des indemnisations chĂŽmage des seniors et des expĂ©rimentations Ă  venir du travail obligatoire pour les bĂ©nĂ©ficiaires du RSA. Si la rĂ©forme des retraites Ă©tait adoptĂ©e, Emmanuel Macron et son gouvernement en profiteraient ensuite pour amplifier encore leurs attaques contre les droits des salarié·e·s et pour libĂ©raliser nos services publics.

Tout est mis en Ɠuvre pour que nous soyons contraint·es d’accepter n’importe quel travail et Ă  n’importe quelles conditions. 

Or les cadres et professions intermĂ©diaires de plus de 55 ans ont plus de difficultĂ©s que les autres Ă  retrouver un emploi et doivent accepter des concessions importantes avant de pouvoir ĂȘtre embauché·es : 

  • – 9 cadres seniors sur 10 disent que c’est leur Ăąge qui les dĂ©savantage dans leur recherche d’emploi (source : Apec)
  • – L’IGAS Ă©crivait en 2012 que « chez les 50 ans ou plus, un niveau de diplĂŽme supĂ©rieur au BAC +3 est associĂ© Ă  une plus forte part de chĂŽmage de longue durĂ©e que des niveaux d’études infĂ©rieurs » (source : Igas) 
  • – Les cadres seniors acceptent des concessions importantes pour prendre de nouveaux emplois : 68 % des cadres rĂ©visent leurs exigences Ă  la baisse sur les responsabilitĂ©s, 6/10 sont prĂȘt·es Ă  accepter un travail Ă  temps partiel (source : Apec) 

Cette politique menĂ©e au nom du plein emploi et de la compĂ©titivitĂ© des entreprises va tirer Ă  la baisse l’ensemble des salaires, Ă  commencer par ceux des cadres et des professions intermĂ©diaires.



 

Cet argumentaire est téléchargeable sous forme de visuels pour vos posts sur les réseaux sociaux
[.zip | .jpeg | aperçu]

 

Restez informés


À propos

Voir aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *