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2019 s’annonce comme l’année de tous les bouleversements pour les ingés, cadres et TAM.
Dans le privé, la caisse de retraite complémentaire des cadres,l’AGIRC, disparaît, laissant place au nouveau régime unifié.
L’affiliation à l’AGIRC étant le déterminant principal du statut cadre, un nouveau dispositif doit être négocié entre le patronat et les syndicats.
Prévue depuis 2015, la négociation commence à peine en 2019, avec un patronat qui refuse pour l’instant toute nouvelle définition interprofessionnelle de l’encadrement.
L’objectif ? Donner les pleins pouvoirs aux employeurs pour choisir qui est cadre et qui ne l’est pas et ainsi instaurer arbitraire et déclassement.
Alors que la question des salaires et du pouvoir d’achat revient sur le devant de la scène, le gouvernement et le patronat mettent en opposition le monde du travail pour mieux protéger les 1 % les plus riches qui vivent de leur rente.
Un exemple : la prime Macron, qui exclut dans la quasi-totalité des entreprises les ingés, cadres et techs, au prétexte qu’ils gagneraient trop, alors que dans le même temps les dividendes atteignent de nouveaux records et que la rémunération des actionnaires absorbe l’essentiel des profits dégagés par les entreprises du CAC 40.
Cette politique reflète une logique à courte vue qui accroît le divorce entre les directions d’entreprise et l’encadrement au moment même où sa mobilisation est requise pour mettre en place les transformations numériques.
Dans la fonction publique, la réduction des coûts et les réformes imposées d’en haut remettent directement en cause le sens et le contenu des missions et démobilisent les agents dont seul l’engagement permet de maintenir la qualité d’un service public abimé par l’austérité.
La défiance en direction des institutions, des politiques et des directions qui apparaissent de plus en plus éloignées de l’intérêt général, inquiète d’autant qu’elle peut mener, à l’image du Brésil ou de l’Italie, à l’accession de l’extrême droite au pouvoir.
Dans leur travail comme dans leurs responsabilités, les ICTAM sont témoins du délitement du vivre ensemble et de la fragilisation de l’intérêt général et de la démocratie.
Les ingés, cadres et TAM sont soumis à des décisions politiques comme managériales de plus en plus autoritaires car au service d’objectifs financiers de court terme en contradiction avec les besoins sociaux, environnementaux et économiques.
Un fossé béant et dangereux se creuse entre ce que les ICTAM considèrent comme relevant de leur professionalisme et de leur éthique professionnelle d’une part, et ce qu’on leur demande de mettre en oeuvre d’autre part.
Cette situation explique l’augmentation des burn-out et la perte de sens du travail.
L’inquiétude et la défiance dominent quant aux réformes du gouvernement : seuls 15 % des professions intermédiaires et 27 % des cadres font confiance au gouvernement pour maintenir le niveau de retraite auquel ils ont droit dans le cadre de la réforme annoncée.
Pour sortir de la crise et rouvrir des perspectives collectives, la remobilisation de l’encadrement est indispensable et passe par la reconnaissance de son professionnalisme et de ses qualifications.
2019 s’ouvre aussi avec des aspirations démocratiques fortes et de nouvelles possibilités de mobilisation collective.
Retraites, salaires, statut de l’encadrement… l’Ugict-CGT met toute son énergie pour permettre aux ingés, cadres et techs de retrouver la maitrise du sens et du contenu de leur travail et remettre le progrès social et environnemental à l’ordre du jour.
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