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Il paraît qu’Emmanuel Macron aurait fait la leçon à son gouvernement afin d’éviter toute cacophonie dans le service après-vente des mesures dites de « freinage » qu’il a annoncées aux Français.
Patatras… ça n’a pas loupé, Castex s’est pris les pieds dans le tapis avec le sort des assistantes maternelles qui finalement ont obtenu de pouvoir accueillir les enfants durant les trois prochaines semaines. Preuve, si besoin, d’un certain amateurisme dans la gestion de cette crise ou du moins de décisions hors-sol. Matignon faisant comme si tout le monde pouvait télétravailler. Comme si cette organisation du travail coulait de source. Comme si pour de très nombreux.ses salarié.es et surtout pour les femmes, le télétravail tel qu’il s’est mis en place depuis un an n’avait pas déjà un goût amer. « La majorité des tâches ménagères repose sur les femmes », a rappelé la CGT de l’encadrement dans un communiqué soulignant que « depuis un an, les risques de burn out explosent chez les femmes en télétravail, notamment du fait du cumul avec les tâches domestiques dans un contexte de fort dysfonctionnement des établissements scolaires. Des centaines de milliers de femmes le paient de leur santé, mais aussi de leur carrière professionnelle ».
Avec la fermeture des établissements scolaires et des crèches du 6 au 26 avril (pour le primaire) ou 3 mai (pour le secondaire), des millions de parents vont dès ce lundi devoir s’organiser pour garder leurs enfants et leur faire l’école à la maison. Pour les télétravailleuses c’est donc le retour de la triple peine pendant au moins trois semaines. S’il ne s’agit pas d’un confinement aussi strict qu’en mars 2020, la fermeture des crèches, écoles, collèges et lycées pour trois semaines, dont deux de vacances scolaires, pour les parents qui travaillent, contraint de conjuguer télétravail et enfants à la maison.
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Et comme si les injonctions jupitériennes ne suffisaient pas, il a fallu qu’un député fasse du zèle pour nous expliquer qu’il n’y a rien de plus facile. Bruno Questel, député LREM est venu sur BFMTV assurer le soir même le service après-vente de l’allocution présidentielle et l’annonce du troisième confinement. Pour lui, il est tout à fait possible de s’occuper de ses enfants, notamment lorsqu’ils sont malades, tout en travaillant : « Moi, je l’ai fait comme parent. J’ai dit à mon enfant : Ton devoir, tu regardes ça. Moi, je suis à côté de toi. Je télétravaille. Tu regardes et tu m’interroges si ça ne va pas », a-t-il assuré. Un aplomb qui a soulevé l’indignation des internautes et l’incrédulité des autres invités du plateau télé.
Dans quel monde on pose un enfant là… pas bouger maman télétravaille ? Fais un joli dessin… papa est en Zoom. Mange tes coquillettes et ton jambon… maman fait son reporting. Non ma chérie, c’est pas mamie sur Skype, c’est mon boss… Quel besoin avons-nous qu’un petit notable vienne nous expliquer qu’on peut parfaitement faire obéir un gamin pour faire son labeur ? C’est juste une question de volonté ? Dans quel monde vit ce député pour ignorer que 43 % des mères (et 26 % des pères) passent plus de 4 heures supplémentaires à s’occuper de leurs enfants par rapport à une situation normale ?
« Personne ne peut télétravailler en gardant ses enfants ! » affirme l’Ugict-CGT avec la force des témoignages innombrables recueillis ces derniers mois. La CGT de l’encadrement a donc formulé des exigences telles que « l’accès automatique aux arrêts maladie sans jour de carence pour tou.tes les salarié.es ayant des enfants de moins de 16 ans, y compris celles et ceux qui peuvent télétravailler ». Elle demande aussi « la mise en place d’allègements de charge de travail et d’aménagements horaires par les employeurs pour tous les parents. »
À noter qu’à la suite du communiqué de l’Ugict-CGT, Élisabeth Borne, la ministre du Travail a annoncé l’ouverture du chômage partiel aux parents en télétravail à raison d’un parent par foyer.
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT