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Avec une étude du ministère du Travail publiée le 24 mai, on voit aussi que cette mesure est aussi un bon moyen de pousser les seniors vers la sortie. C’est ainsi, nous dit cette étude, que chez les salariés de 58 à 60 ans, la part des ruptures est en moyenne de 26%, soit 10% de plus que la moyenne des salariés. Vantée par ses promoteurs comme une mesure de pacification, la rupture conventionnelle a touché plus d’un million de salariés depuis sa mise en route au rythme moyen de près de 27000 personnes par mois en 2012. Or, note la DARES, dans cette étude il est « vraisemblable qu’un certain nombre de ces salariés ne parviendront pas à trouver un nouvel emploi » avant leur retraite « mais pourront dans un certain nombre de cas être indemnisés par l’assurance chômage » d’ici là. On l’a compris, notre pays a toutes les chances de rester le mauvais élève de la classe pour ce qui est de l’emploi des seniors. C’est d’autant plus grave qu’une nouvelle fois la réforme des retraites qui se profile et dont le chantier va être lancé lors de la conférence sociale des 20 et 21 juin et que les pistes avancées sont encore d’allonger la durée de cotisation alors qu’on termine souvent sa carrière en chômage, qu’on la commence plus tardivement et dans la précarité prolongée. Le patronat continue de pousser les salariés qualifiés vers la sortie pour les remplacer par des jeunes de plus en plus précarisés, mais de mieux en mieux formés.
Ce faisant, il épuise les régimes de protection sociale car bien sûr, ces seniors chômeurs ne vont pas cotiser pour leur retraite affaiblissant du même coup leur future pension. Et quand ils ont la chance de trouver un emploi, ils doivent en rabattre sur leurs ambitions et accepter des salaires de débutants ou s’insérer dans des formules d’emplois aidés.
Tant que l’emploi des seniors sera au ras des pâquerettes, et qu’il continuera d’être une variable d’ajustement, l’allongement de la durée de cotisation n’aura d’autre effet que de faire baisser dangereusement le niveau des pensions.