Nouvelle menace pour la protection sociale

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Nouvelle menace pour la protection sociale
Qui douterait encore que le Medef fait de la politique ? Qui peut imaginer qu’il ne se rêve pas en faiseur de rois ? L’offensive actuelle menée par Pierre Gattaz et ses amis autour du «Â ras le bol fiscal » et contre le Code du travail n’a d’autre ambition que de peser sur un gouvernement qui hélas lui prête trop facilement et trop docilement l’oreille. En invitant à leur réunion de Lyon les représentants des Tondus, un mouvement d’employeurs qui ont décidé de ne plus payer leurs charges patronales, le Medef et la CGPME font-ils le choix d’en appeler à la désobéissance et au sabotage de la protection sociale ? Voilà qui n’est pas très moderne, et pas non plus très honorable.

 De Poujade en 1953 à Gérard Nicoud en 1969, notre pays ne découvre pas cette idéologie qui d’ailleurs tète au sein de l’extrême droite. D’ailleurs, est-ce un hasard si par exemple sur le site départemental du Front national de la Loire on trouve une chaude invitation à participer vendredi dernier à une conférence de presse des Tondus  au sein même des locaux de l’entreprise Loire Fonderie ? 

«Tous les problèmes du pays depuis 30 ans ont toujours été réglés soit en rajoutant une taxe, un impôt ou 50 pages du Code du travail (…). Il faut arrêter», tempête le patron des patrons qui reconnaît jouir d’une «écoute ponctuelle» du gouvernement, mais qui l’enjoint «à passer des paroles aux actes», en prenant par exemple des mesures pour la compétitivité des entreprises. En oubliant que depuis 30 ans, le fil rouge des politiques en matière d’emploi s’est résumé à un mille feuilles d’aides publiques accordées généreusement et sans contreparties, des exonérations en pagaille, des facilités et des zones franches. Dernière en date, le Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi (CICE) dont un rapport officiel nous révèle par exemple que 20 % du CICE va à l’industrie. Le reste profitant en réalité aux grandes entreprises, aux secteurs non exposés comme par exemple la restauration et la distribution.

La bataille pour moins de charges, moins de dépenses publiques, moins de droits individuels et collectifs, le maintien de l’opacité sur la gestion des entreprises et les stratégies des grands groupes, voilà le combat de la modernité mené par le successeur de Laurence Parisot. C’est un combat indécent aux relents poujadistes. L’enjeu c’est de ne rien céder dans un autre partage de la richesse créée.

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