8 raisons pour lesquelles le RN ne défend pas nos retraites

le RN contre les retraites

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La question des retraites sera le sujet central de cette élection législative

Au premier semestre 2023 a eu lieu l’un des plus grands mouvements sociaux que la France ait connu ces 60 dernières années : des millions de salarié·es ont fait grève et ont manifesté notamment lors des 14 journées de mobilisation appelées par l’intersyndicale.

Le gouvernement a pourtant choisi de passer en force en utilisant tous les outils anti-démocratiques offerts par la Constitution (passage par un projet rectificatif de loi de financement de la sécurité sociale, temps de débat limité par l’article 47-1, engagement de sa responsabilité par l’article 49-3). Le gouvernement n’est pas passé loin de la censure de l’Assemblée nationale le 20 mars 2023.

Malgré l’adoption de la réforme des retraites, la colère reste encore forte. Alors que la réforme commence à s’appliquer, des milliers de salarié·es constatent le report de leur droit de partir à la retraite. Certain·es subissent une période de chômage et basculent au RSA. Dans certaines entreprises des accords d’aménagement des fins de carrière permettent d’atténuer les effets de la réforme. Bien que la CGT ait poussé de toutes ses forces pour gagner ces aménagements pour tout le monde du travail lors des négociations du “pacte de la vie au travail”, le patronat n’a rien voulu céder.

 

Lire le tract en bas de page 

 

Le RN prétend depuis plusieurs années porter des revendications sociales, en faveur des salarié·es. En matière de retraites leur position est claire, l’extrême-droite n’entend pas mettre en place la retraite à 60 ans défendue par la CGT.

Pourquoi ?

 

1- Le RN repousse aux calendes grecques l’abrogation de la réforme des retraites à 64 ans imposée par Emmanuel Macron

Jordan Bardella a annoncé, moins de 48 heures après l’annonce des élections législatives :

Il a confirmé cette annonce le 14 juin.

Le RN ne semble pas savoir sur quel pied danser au sujet de nos retraites … Un candidat à la députation, Jean-Philippe Tanguy, promet désormais que celle-ci sera abrogée à l’automne dans une nouvelle déclaration ce lundi 17 juin. Celà étant dit, il reconfirme que ce ne sera pas la priorité d’un gouvernement RN. Ils soumettent l’abrogation de la réforme à une « consultation des partenaires sociaux », alors que tous les syndicats sont unanimes sur le sujet depuis des mois : une nouvelle preuve de leur déconnexion vis-à-vis des attentes des salarié·es.

 

A la CGT nous revendiquons aux côtés de tous les autres syndicats l’abrogation de la réforme des retraites.

 

2 – Le RN s’allie avec des partis ou des personnes qui défendent la retraite à 64 et 65 ans

Le RN a choisi de s’allier avec :

 

A la CGT nous revendiquons aux côtés de tous les autres syndicats l’abrogation de la réforme des retraites.

 

Pendant sa campagne pour l’élection présidentielle Marine Le Pen ne prévoyait d’appliquer la retraite à 60 ans que pour les salarié·es qui ont commencé à travailler “entre 17 et 20 ans” et qui pourront  “bénéficier d’un taux plein dès 60 ans avec 40 annuités”. Elle rangeait le reste des salarié·es en deux catégories :

  • Celles et ceux qui ont commencé à travailler entre 20 ans et 24 ans et demi et qui auront “un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations”
  • Celles et ceux qui ont commencé à travailler après 25 ans qui auront un âge légal de départ à 62 ans et 42 années de cotisations.

 

A la CGT nous revendiquons le droit à la retraite dès 60 ans avec une pension représentant au minimum 75 % du dernier salaire sans autre condition que d’avoir une carrière complète, c’est-à-dire qui ne comporte entre le sortir du secondaire et l’âge de 60 ans que des périodes d’études, de formation continue, d’activité ou d’inactivité subie (maladie, maternité, chômage, invalidité…). Cela mettrait un terme au décompte incompréhensible des trimestres “validés”, “assimilés”, “cotisés”, etc. qui rend le système illisible.

 

4 – Le RN ne parle plus de la durée de cotisation maximale

Jordan Bardella disait le le 14 juin 2024 sur BFM : “Je permettrai à ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans de partir à 40 annuités de cotisations et avec un âge légal à 60 ans. Au-delà il y aura une progressivité et je ferai en fonction des contraintes budgétaires pour les autres”.

Il ne compte pas revenir sur le passage à 43 annuités de cotisations.

 

A la CGT nous revendiquons le droit à la retraite dès 60 ans avec une pension représentant au minimum 75 % du dernier salaire sans autre condition que d’avoir une carrière complète, c’est-à-dire qui ne comporte entre le sortir du secondaire et l’âge de 60 ans que des périodes d’études, de formation continue, d’activité ou d’inactivité subie (maladie, maternité, chômage, invalidité…). Cela mettrait un terme au décompte incompréhensible des trimestres “validés”, “assimilés”, “cotisés”, etc. qui rend le système illisible.

 

5 – Le RN défend l’indexation des retraites sur les prix et non sur les salaires

 Le RN prétend améliorer la situation des retraité·es en indexant les pensions sur l’inflation et donc la hausse des prix. Or cela est déjà inscrit dans la loi. En outre, cette méthode d’indexation instaurée avec la réforme Balladur dans les années 1990 est très défavorable aux salarié·es, car le salaire moyen évolue toujours plus vite que les prix tels que mesurés par l’Insee sur les périodes longues.

Nous connaissons certes une baisse du pouvoir d’achat induite par l’inflation galopante de 2022 cependant cette baisse reste ponctuelle et nous en avons connus d’autres dans les années 1990.

 

La CGT défend l’indexation des pensions sur l’évolution du salaire moyen.

 

6 – Le RN défend la baisse des cotisations sociales, et donc de la source de financement de notre système de retraites

 Quand le RN parle d’augmenter les salaires il précise que la contrepartie doit être la réduction des cotisations sociales versées par les employeurs.

Or les cotisations sont la source de financement de notre système de protection sociale, les supprimer viendrait à assécher les ressources qui paient les pensions des retraité·es.

 

A la CGT nous revendiquons la hausse des salaires de 5 % dans le privé et le public qui rapporterait plus de 10 milliards d’euros supplémentaires pour les retraites tout en répondant à l’inflation actuelle. Pour financer la retraite à 60 ans avec 75 % du dernier salaire la CGT propose par ailleurs :

  • de revenir sur les exonérations de cotisations sociales offertes aux employeurs (18 milliards d’euros supplémentaires)
  • d’appliquer l’égalité salariale (au moins 6 milliards d’euros supplémentaires)
  • de faire cotiser l’épargne salariale (intéressement et participation) (3 milliards d’euros supplémentaires)
  • d’augmenter les cotisations sociales de 2,5 points (environ 30 milliards d’euros supplémentaires)
  • de mettre à contribution les revenus du capital (14 milliards d’euros supplémentaires)

 

7 – Le RN met en opposition les salarié·es selon leurs parcours et leur niveau de diplôme

Le discours du RN consiste à diviser les salarié·es, selon leur origine, leur religion, leur genre, mais aussi selon leur catégorie socioprofessionnelle.

Pour le RN, les cadres doivent être opposé·es aux ouvrier·es. Et les personnes qui ont obtenu un diplôme dans l’enseignement supérieur doivent être opposées à celles qui ont acquis leur qualification par l’expérience dans le cadre de leur parcours professionnel. Comme par exemple dans cette conférence de presse sur les retraites durant laquelle Marine Le Pen présente le “cas-type” d’une “personne [née en 1962] entrée tardivement sur le marché du travail, par exemple à 28 ans, après avoir fait des études longues et peut-être avoir pris un ou deux ans pour faire le tour du monde” et qui pourrait “partir à la retraite à taux plein automatique à 67 ans avec seulement 148 trimestres cotisés soit seulement 39 années cotisées”. Elle oppose cet exemple – qui ne correspond pas à la situation majoritaire des jeunes diplômé·es dans la vie réelle – au cas d’une personne qui aura commencé à travailler à 18 ans.

Plus tard, elle précise quelle est sa conception du système de retraites :

“Le procédé est orienté vers un objectif simple : inciter les jeunes à privilégier l’activité, la création de valeur à la poursuite d’études supérieures ne leur garantissant pas une employabilité ou des revenus supérieurs à ceux qu’ils pourraient espérer en décalant leur entrée dans la vie active. Pour toutes ces personnes, ma réforme se traduira par un gain net. Je résume cette philosophie ainsi : travailler plus tôt c’est travailler plus dur et donc c’est partir à la retraite plus tôt.”

Marine Le Pen ment. C’est justement le diplôme qui est la meilleure protection contre le chômage des jeunes. D’après l’Insee en 2023 :

  • 42,4 % des personnes actives sans diplôme sont au chômage entre 1 et 4 ans après la fin de leur formation initiale,
  • contre 18 % des personnes qui ont le bac, un CAP ou un BEP,
  • et 8,7 % des personnes actives ayant un diplôme de niveau bac+2 ou plus (Insee).

 

A la CGT nous défendons tou·tes les salarié·es, pas uniquement certaines catégories, qu’ils et elles soient ouvrier·es, employé·es, technicien·nes, professions intermédiaires, agent·es de maîtrise, cadres ou ingénieur·es. L’Ugict organise dans la CGT les ingés, cadres et techs à partir de leurs revendications et modes d’actions spécifiques.

 

8 – Le RN s’oppose à tous les moyens qui permettent aux syndicats de gagner des avancées sociales en matière de retraites et d’aménagements de fin de carrière

Suite à la réforme des retraites la CGT Cheminots a signé un accord historique avec la direction de la SNCF pour mettre en place des aménagements de fin de carrière pour l’ensemble des salarié·es. Cet accord permet d’atténuer les effets de la réforme des retraites à 64 ans.

 

 
 
 
 
 
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Le RN ne défend pas l’action syndicale dans les entreprises et les branches. Au contraire, il cherche à la réduire le plus possible en supprimant les moyens des syndicats (leur financement par le paritarisme, ou la priorité donnée aux syndicats dans les élections professionnelles).

 

 

A la CGT nous défendons le fait pour les syndicats d’avoir des moyens d’organiser les salarié·es dans toutes les entreprises. Pour cela il nous faut pouvoir disposer de moyens : heures de délégation, accès à des locaux pour réunir et informer les salarié·es, accès aux boîtes mail professionnels, etc.

 

Face au risque que l’extrême-droite arrive au pouvoir, rien n’est écrit d’avance, au contraire, nous pouvons gagner l’abrogation de la réforme injuste des retraites et le retour de la retraite à 60 ans. Nous pouvons nous mobiliser.

 

Lire et télécharger le tract : Retraite dès 60 ans On peut la gagner ! 

 

 

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