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« Si on veut avancer on n’a pas d’autre choix que de travailler davantage », a de nouveau martelĂ© Emmanuel Macron lors de son deuxième entretien en un mois sur France 2. Il confirme ainsi sa volontĂ© de poursuivre la rĂ©forme des retraites dont dĂ©cidĂ©ment peu de Français ont envie, Ă en juger par les enquĂŞtes d’opinion, et que rejettent unanimement les organisations syndicales de travailleurs.
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A-t-il vraiment cru faire passer sa pilule amère en se dĂ©clarant « ouvert » Ă un report de l’âge lĂ©gal du dĂ©part Ă la retraite Ă 64 ans, et non 65 ans comme il s’y Ă©tait engagĂ© lors de la campagne prĂ©sidentielle, en cas d’allongement de la durĂ©e de cotisation ? Si c’est le cas, il s’est mis le doigt dans l’Ĺ“il jusqu’au coude. Car le rejet syndical de tout recul de l’âge de la retraite tient toujours, comme l’a par exemple confirmĂ© Laurent Berger. La CFDT « reste opposĂ©e Ă tout report de l’âge lĂ©gal de dĂ©part » Ă la retraite et « à toute augmentation en parallèle de la durĂ©e de cotisation », affirme lundi 31 octobre dans Le Figaro son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, Laurent Berger.
« Le PrĂ©sident se moque du monde du travail, en cantonnant la discussion au choix entre le recul de l’âge Ă 64 ou 65 ans. Il propose mĂŞme une double peine puisqu’un recul de l’âge Ă 64 ans serait conditionnĂ© Ă une nouvelle accĂ©lĂ©ration du nombre de trimestres nĂ©cessaires pour une pension complète », s’est indignĂ©e la CGT. La centrale dĂ©nonce ainsi l’objectif du gouvernement qui n’est pas « seulement de faire travailler plus longtemps, mais aussi de faire baisser significativement les pensions et de dĂ©sĂ©quilibrer toujours plus le partage des richesses, au dĂ©triment de ceux et celles qui les crĂ©ent par leur travail, pour servir le fruit du capital ».
Sourd à la contestation sociale de ses projets néolibéraux, Emmanuel Macron martèle :
« La rĂ©forme des retraites est essentielle si on veut prĂ©server notre modèle social sans augmenter nos impĂ´ts ». Face au rejet syndical, Ă l’incrĂ©dulitĂ©, la dĂ©fiance de l’opinion, le chef de l’État se prĂ©tend investi du devoir impĂ©rieux de rĂ©former : « le mandat que j’ai eu de nos compatriotes c’est de dire qu’à partir de l’étĂ© 2023, on dĂ©cale de 4 mois l’âge de dĂ©part par an » jusqu’à arriver Ă 65 ans ». La lĂ©galitĂ© d’un scrutin devrait donc Ă ses yeux lĂ©gitimer des rĂ©formes auxquelles les citoyens n’ont pas adhĂ©rĂ©, qui sont contestĂ©es par les forces sociales ?
Cette posture assez peu Ă©lĂ©gante est une constante depuis le premier quinquennat d’Emmanuel Macron qui veut toujours faire oublier le contexte d’une Ă©lection oĂą il a Ă©tĂ© Ă©lu par dĂ©faut face Ă Marine Le Pen. Ne lui en dĂ©plaise, c’est pour s’Ă©viter d’ĂŞtre gouvernĂ©s par une Meloni, un Horban, un Bolsonaro, ou tout autre dĂ©magogue fascisant, que les Ă©lecteurs se sont prononcĂ©s. Pas pour voir encore reculer l’horizon de la retraite ni pour mettre en pièce la protection sociale solidaire intergĂ©nĂ©rationnelle.
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT
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