[Podcast Ép. 67] Billet 🔊 – Retraites : la double imposture de Le Pen

Pour en savoir plus


Temps de lecture : 4 minutes

À une semaine du second tour de la présidentielle, alors que le risque de voir l’extrême droite entrer à l’Élysée est bien réel, les manifestations se sont multipliées dans les universités ou dans les rues d’une cinquantaine de villes à l’appel d’une quarantaine d’organisations, dont la CGT.

 

 

Le danger de l’extrĂŞme droite est imminent. Rappelant la diffĂ©rence de nature entre la droite et l’extrĂŞme droite, la CGT appelle clairement les salariĂ©.es Ă  battre l’extrĂŞme droite. Mais cette fois, il est clair qu’après trois qualifications de l’extrĂŞme droite au second tour en 20 ans, et surtout après 5 ans d’une politique service du capitalisme financier, après des conflits durs, notamment contre la rĂ©forme des retraites, beaucoup risquent de prĂ©fĂ©rer l’abstention, voire de donner leur voix Ă  Marine Le Pen.

C’est là une responsabilité historique d’Emmanuel Macron qui s’est choisi le duel la candidate RN pour se faire réélire plus facilement en draguant les électeurs de droite. Il a joué avec le feu et la fille à papa dispose d’un réservoir de voix qui pourrait la porter au pouvoir.

« Pour éviter ce scénario catastrophe, la balle est dans le camp d’Emmanuel Macron, affirme la secrétaire générale de la CGT des ingénieurs, cadres et techniciens CGT dans une tribune aux Échos le 20 avril. « Il a la responsabilité de rassembler et de prendre en compte les attentes sociales et environnementales des salarié.es. ». Le chef de l’État s’y est employé dès le lendemain du premier tour, sans véritablement être convaincant, notamment sur le dossier de la réforme des retraites qu’il maintient à son agenda des 100 premiers jours, tout en évoquant un possible référendum. Or, « le report de l’âge de départ en retraite à 64 ou 65 ans représente un chiffon rouge », prévient Sophie Binet dans sa tribune. « Qu’il s’agisse d’allonger la durée de cotisation ou de reporter l’âge d’ouverture des droits, le résultat sera une nouvelle baisse des pensions, car les salarié.es seront toujours plus nombreux à partir à la retraite dans avoir atteint le taux plein. »

La CGT soutient par ailleurs que rien dans les paramètres des rĂ©gimes n’oblige Ă  faire cette rĂ©forme, comme le montrent les chiffres du Conseil d’orientation des retraites. On sait en effet que la part des retraites dans le PIB va baisser d’ici Ă  2030 du fait de la chute du niveau des pensions. Pour les cadres, alors que la pension reprĂ©sentait 72 % du salaire de fin de carrière en 1990, elle ne reprĂ©sente plus que 67 % aujourd’hui et tombera -s’il n’y a pas de nouvelle rĂ©forme – Ă  51 % du salaire de fin de carrière en 2062.

Emmanuel Macron ne peut soutenir ce recul de l’âge de la retraite à 65 ans alors qu’en face Marine Le Pen prétend de manière totalement démagogique et mensongère le maintenir à 60 ans. Sa proposition relève en effet de l’imposture sociale, car elle pénaliserait celles et ceux qui font des études, qui cotisent plus tard et devraient en plus cotiser plus longtemps. Mais l’imposture est double, car dans le même temps, Marine Le Pen promet de nouvelles exonérations de cotisations sociales pour les employeurs ce qui reviendrait à assécher les ressources des régimes.

 

Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT

Notre billet audio de la semaine est Ă©galement Ă  retrouver sur Notre blog mediapart

Depuis février 2020 vous pouvez vous abonner à Cadres Infos, le podcast des Ingés Cadres Techs CGT, produit par l’Ugict CGT sur :

https://ugictcgt.fr/arte

https://ugictcgt.fr/spotify

https://ugictcgt.fr/deezer 

https://ugictcgt.fr/apple

Restez informés


Ă€ propos

Voir aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *