[Podcast Ép. 13 – Billet] Sans attendre le « matin français » 🔊

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Des vœux pieux et creux, une autosatisfaction de plus en plus hors-sol, un couplet démagogique avec l’évocation des prénoms de quelques Français cités en exemple pour leur courage… Que pouvait-on attendre des vœux présidentiels au terme d’une année extrêmement difficile chamboulée par la pandémie ? Rien à vrai dire.

 

Macron a affirmé avoir « fait les bons choix aux bons moments » face à la pandémie en 2020, donc pas d’autocritique. Comme s’il n’y avait pas eu de pénurie de masques, comme si l’hôpital n’était pas exsangue. Oubliée la lamentable mise en œuvre des tests. Quant à la ridicule et poussive « campagne de vaccination », elle ne devrait plus être qu’un mauvais souvenir, un raté à l’allumage.

Comme à son habitude, Macron a assené ses certitudes, pour finalement nous expliquer qu’il ne saurait y avoir d’autre alternative que ses réformes.
« L’espoir est là », grâce à la relance annoncée par Macron lors de ses vœux. La relance de 2021 « va nous permettre, dès le printemps, d’inventer une économie plus forte ».Ce printemps 2021 « sera le début d’un nouveau matin français, d’une renaissance européenne », a-t-il lancé avec un lyrisme désuet. Las… Le fossé entre d’un côté les promesses macroniennes d’un « monde d’après », et, de l’autre, les actes est insupportable.

« Pas question que 2021 ressemble au monde d’avant en pire », affirme la CGT des ingénieurs, cadres et techniciens à l’aube de cette nouvelle année.

«  Nous voulons de la cohérence. Les leçons doivent être tirées. Nous voulons vivre et travailler autrement »,

exige l’Ugict-CGT.

Car il est évidemment à craindre que l’invocation présidentielle de lendemains qui chantent prépare au contraire des matins blêmes. Oui, l’arrivée du vaccin permet d’espérer une issue à cette pandémie. Mais les conséquences économiques et sociales de la pandémie sont déjà là et seront encore violentes pour des mois encore. Cette crise qui nous alerte sur nos faiblesses industrielles, qui creuse les inégalités, qui met à mal notre modèle social pourrait être -devrait être- l’occasion d’une vraie rupture que syndicats, ONG, associations appellent de leurs vœux depuis des mois. Parce que si nous n’infléchissons pas en profondeur notre mode de développement, des crises encore plus graves, notamment environnementales, se produiront.

Contrairement à ses précédents discours tout aussi lénifiants que ces derniers vœux, Macron ne propose rien d’autre que de laisser nos vies à la merci de la loi du marché. Nous avons besoin d’un État stratège pour promouvoir la prévention, la recherche, l’investissement industriel, l’emploi qualifié, l’éducation, la relocalisation de pans entiers de notre industrie. Nous avons besoin de promouvoir la solidarité, non seulement pour combattre le virus, mais aussi pour structurer notre vivre ensemble. Or, c’est justement l’inverse que voudrait nous imposer Macron avec sa réforme des retraites juste mise en sommeil pour cause de pandémie.

Une réforme qui organise l’effondrement automatique du niveau des pensions en cas de déséquilibre démographique, de récession. Or de récession il n’est question que de cela aujourd’hui avec un effondrement du PIB de 9 à 10 %. Si la réforme était à l’œuvre, les retraité.es seraient étranglé.es et spolié.es pour contribuer au redressement. Le « matin français » annoncé par Macron s’annonce donc comme une sérieuse gueule de bois… mais sans avoir fait la fête.

Formons donc des vœux que se développent et s’élargissent l’action syndicale, les mobilisations sociales, notamment pour combattre cette réforme comme nous l’avons fait début 2020.

Ces luttes se multiplient malgré la crise sanitaire et « forcent l’exécutif à revoir sa copie », se réjouit l’Ugict-CGT qui évoque la mobilisation « pour les libertés, lancée par les journalistes pour défendre leur éthique professionnelle et le droit d’informer. Celle des soignant.es et travailleuses et travailleurs sociaux. Celle du monde de la culture, des salarié.es de l’énergie contre le démantèlement d’EDF… Et aussi, en France comme dans le monde, les mobilisations féministes et antiracistes qui ont fait mordre la poussière à Donald Trump aux États-Unis ou encore arraché la légalisation de l’IVG en Argentine. »

 

Écrit par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT. Lu par Christian, responsable Ugict-CGT.

Notre billet audio de la semaine est également à retrouver sur Notre blog mediapart


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