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La commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale entame lundi 30 septembre l’examen du projet de loi portant réforme de notre système de retraite.
En allongeant la durée de cotisation le projet de loi envoie un signal très négatif aux jeunes et aux femmes qui seront les premiers pénalisés. Nous pensons au contraire que la réforme des retraites doit être l’occasion de concrétiser la « priorité jeunes » du président de la République, et de montrer aux jeunes génération que nous nous donnons les moyens aujourd’hui de leur assurer l’accès à une retraite pleine et entière demain.
Le dispositif de rachat des années d’études proposé par le gouvernement ne répond pas à cette nécessité, il est injuste et inopérant.
– Injuste parce qu’il repose sur les capacités de rachat individuelles, qui chez les jeunes de moins de 30 ans sont très faibles. C’est donc en faisant appel à la solidarité familiale que quelques jeunes « héritiers » pourront se permettre de racheter des trimestres. Le profil des jeunes poursuivant des études s’est pourtant considérablement élargi depuis 50 ans, c’est 50 % d’une génération qui accède désormais à l’enseignement supérieur. Ajoutons que ce dispositif est plafonné à 4 trimestres, ce qui ne permet pas de compenser la durée des études supérieures.
– Inopérant parce que le montant médian de l’épargne des jeunes de 25 ans est de 6000€ et atteint seulement 10 000€[1] à 45 ans. Cette épargne très faible est donc en priorité mobilisée pour assurer le remboursement des études, les frais de décohabitation et d’accueil des enfants. Le gouvernement dans son étude d’impact a d’ailleurs prévu que le nombre de jeunes concernés par cette mesure serait limité, en le chiffrant à 30 000 bénéficiaires par an, soit 5% d’une génération. La CGT rejoint le gouvernement sur ce point, le dispositif de rachat ne sera pas utilisé par les jeunes.
C’est la raison pour laquelle l’UGICT-CGT adresse à l’ensemble des parlementaires ses propositions pour la prise en compte des années d’études, de stage et d’apprentissage pour le calcul de la retraite. Cette proposition, développée par l’UGICT et par la CGT depuis de nombreuses années est portée par les organisations de jeunesse dans le cadre du collectif « La retraite, une affaire de jeunes ».
À l’image de la validation de trimestres au titre du service militaire, de la maternité, du chômage ou encore de la formation professionnelle, nous considérons qu’il est aujourd’hui temps de valider les périodes d’étude de façon à accompagner la montée en qualification du pays.
Lors de la précédente réforme des retraites, en 2010, de nombreux parlementaires s’étaient mobilisés pour défendre le droit à la retraite à 60 ans. Nous attendons donc du débat parlementaire qu’il permette d’envoyer un signal positif à la jeunesse.
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[1] Epargne et Patrimoine des ménages, INSEE, l’Economie Française 2006, p.126, http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ecofra06c.pdf
Contact : Marie-José Kotlicki
01 55 82 83 60 sec.general [à] ugict.cgt.fr
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