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La loi immigration, ou “loi Darmanin”, aurait pu être écrite par le Rassemblement National.
Remise en cause du droit du sol, précarisation accélérée (notamment des femmes et des familles), préférence nationale … Cette loi xénophobe et allant à l’encontre de nos valeurs, est par ailleurs une aubaine pour le patronat.
En stigmatisant et précarisant toujours plus les travailleur·ses sans papier, les patrons pourront se permettre de les exploiter toujours davantage, ouvrant la porte à un dumping social sans précédent.
C’est pourquoi la CGT et son Ugict appellent à se mobiliser le dimanche 21 janvier 2024.
Quelle est la situation des ingés, cadres et techs immigré·es en France ?
1 salarié·e sur 10 est issu·e de l’immigration en France (Dares, 2021). Parmi elles et eux, il y a de nombreux·ses ingés, cadres et professions techniciennes et intermédiaires. Par exemple, 14 % des ingénieur·es en informatique et 13 % du personnel d’étude et de recherche sont issu·es de l’immigration.
Le système d’enseignement supérieur et de recherche français, reconnu à l’étranger, a la chance d’accueillir de nombreux·ses étudiant·es et chercheur·ses qui aspirent par la suite à poursuivre leur carrière en France :
- 1 étudiant·e sur 8 dans l’ESR (Enseignement Supérieur et Recherche) en France est étranger·e
- 2 doctorant·es sur 5 sont étranger·es (MESR-DGESIP)
Les ingés, cadres et techs immigré·es qualifié·es le sont plus que les personnes non-immigrées : 17 % des personnes immigrées ont un bac+5, contre 14 % des français·es (Dares, 2021).
Les entreprises et administrations françaises bénéficient donc du haut niveau de qualification des travailleurs·ses étranger·es.
Elles les traitent pourtant très mal :
- Les procédures d’obtention de titres de travail sont aujourd’hui complexes et les employeurs et les préfectures y détiennent tout le pouvoir. Résultat : les salarié·es immigré·es sont rendu·es corvéables à merci dans les périodes où ils et elles attendent leurs titres de séjour. Pire, à cause des délais administratifs imposés par les préfectures, certain·es salarié·es deviennent “sans papier” et les employeurs les licencient plutôt que de contacter les préfectures pour qu’elles leur remettent les titres de travail.
- Les ingés, cadres et techs immigré·es sont discriminé·es. Ils et elles subissent la déqualification dans le monde du travail. C’est le cas par exemple dans les hôpitaux publics, qui ont massivement recours à des praticien·nes immigré·es et qui pourtant les cantonnent à des emplois précaires (Dares, 2021). L’absence de reconnaissance de leurs diplômes conduit à ce que les immigré·es du Maghreb, d’Afrique subsaharienne, de Turquie et d’Asie du Sud-Est soient désavantagé·es dans leur accès à des fonctions d’encadrement (Insee, 2019). Plus le niveau de salaire est élevé, plus les immigré·es subissent des écarts de salaire importants par rapport aux personnes sans ascendance migratoire. Il atteint 20 % pour les immigrés d’Asie du Sud-Est qui perçoivent des hauts salaires et ont pourtant un niveau de diplôme et une expérience comparable (Insee, 2019).
Une mobilisation est en cours parmi les praticien·nes à diplôme hors Union Européenne (PADHUE). Celles et ceux qui ont été écarté·es par le nouveau système de concours mis en place par le gouvernement risquent de perdre leurs postes et d’être expulsé·es.
Signez la pétition pour leur réintégration ici : Réintégrons les médecins à diplôme hors union européenne dans nos services hospitaliers
Que prévoit la loi immigration votée par le Parlement ?
La loi :
- assimile l’immigration à l’insécurité ;
- stigmatise l’étranger·e par sa nationalité, sa religion ;
- soutenue par l’extrême droite.
C’est une loi xénophobe.
La loi :
- applique le principe de préférence nationale pour l’accès aux allocations ;
- remet en cause le droit du sol pour les enfants de parents étrangers ;
- est contraire à la Constitution sur de nombreux points.
C’est une loi en opposition avec les valeurs républicaines.
La loi :
- précarise davantage les femmes qui pour la plupart travaillent dans les métiers souvent dévalorisés ;
- remet en cause le droit aux APL, aux hébergements d’urgence ;
- remet en cause l’accès à l’aide médicale d’État ;
- favorise l’expulsion des enfants.
C’est une loi contre les femmes et les familles.
L’Ugict-CGT revendique :
- Qu’Emmanuel Macron ne promulgue pas cette loi
- La régularisation des travailleur·euses sans papier
- L’égalité de traitement entre tou·tes les travailleur·ses
- La reconnaissance des qualifications des ingés, cadres et techs immgré·es
Le Conseil constitutionnel a censuré une large partie du texte. L’Ugict restera mobilisée contre cette loi et continuera d’agir pour le progrès et la justice sociale.
Pour télécharger le tract de la CGT : Non à la loi immigration ! Tract et affiche CGT
Bonjour excusez-moi d’avoir vous déranger moi je suis sans papier en français mais il y a mes parents qui sont français et mes frères et sœurs