Journée internationale pour le droit à l’avortement : nos corps, nos choix, nos droits !

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Le 28 septembre est la journée internationale du droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Ce droit, gagné de haute lutte grâce aux luttes féministes, a abouti à l’adoption, le 17 janvier 1975, de la loi Veil dépénalisant l’avortement. Il permet chaque année à plus de 200 000 femmes de choisir de ne pas avoir d’enfant sans mettre en danger leur vie ou leur santé. 17 % des femmes ont recours à l’IVG au cours de leur vie.

Partout dans le monde ce droit est attaqué : aux Etats-Unis où il a été remis en cause par la Cour suprême en 2022, mais aussi en France où le manque de moyens (plus de 130 centres IVG ont fermé) et maintenant d’accès aux médicaments abortifs conduit chaque année des milliers de femmes à se rendre à l’étranger pour avorter. Les mouvements anti-choix d’extrême-droite mettent aussi en danger les femmes et les structures qui les accueillent.

Pour les femmes ingénieures, cadres, techniciennes et des professions intermédiaires les questions de santé sexuelle et reproductive se posent de façon spécifique.

Les femmes ingés, cadres et techs subissent de la part des employeurs un soupçon d’indisponibilité en lien avec la maternité. La grossesse et la maternité est le 3e motif de discrimination cité par les femmes (Défenseur des droits, 2017). Il intervient à toutes les étapes de la carrière : 

Embauche

32 % des femmes cadres disent avoir été interrogées sur leurs enfants ou leur désir d’enfant lors de l’entretien d’embauche (Apec, 2022)

Carrière

1/3 des actifs·ves déclare que le fait d’avoir des enfants contribue à ralentir, voire à stopper la carrière d’une femme (Défenseur des droits, 2014)

Responsabilités

1 femme cadre sur 2 continue de travailler pendant son congé maternité (Cadreo, 2016)

Promotion

2 actifs·ves sur 10 ont vu, sur leur lieu de travail, une femme enceinte écartée d’un avantage (prime, dossier à traiter) du fait de sa grossesse (Défenseur des droits, 2014)

Rémunération

L’arrivée du premier enfant entraîne une pénalité durable sur la rémunération des femmes de l’ordre de 30 % (Insee, 2019)

 

Les rythmes de travail imposés dans les entreprises et les administrations aux travailleurs·ses qualifié·es mettent en danger l’accès des femmes ingé, cadre, techs et professions intermédiaires à un suivi satisfaisant de leur santé.

La durée hebdomadaire moyenne de travail dépasse 38 heures pour les professions intermédiaires et 42 heures pour les cadres (Insee, 2022).  Parce que les ingés, cadres et professions techniciennes et intermédiaires ont des responsabilités professionnelles, il est attendu d’elles et eux d’être disponibles et connecté·es en permanence. Dans ces conditions, comment prendre soin de sa santé reproductive et sexuelle quand :

  • Le temps manque : 52 % des femmes cadres disent renoncer ou repousser des rendez-vous médicaux en raison de leur vie professionnelle (contre 38 % des hommes cadres) (Apec, 2023)
  • Les services médicaux d’accueil sont de moins en moins disponibles : pour 23 % des Françaises il faut attendre plus d’un mois pour obtenir un rendez-vous chez un·e gynécologue (France Assos Santé, 2019)

 

La CGT et son Union générale des ingés, cadres et techs revendiquent :

  • L’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution pour en faire un droit fondamental et des moyens pour améliorer son accès partout sur le territoire.
  • L’allongement du délai légal de pratique de l’IVG.
  • La mise en place de sanctions dissuasives pour les entreprises qui licencient ou placardisent des femmes du fait de leur maternité
  • Des droits nouveaux protégeant la santé pendant la grossesse et les premières années de vie des enfants : allègement du temps de travail, accès au temps partiel à 80 % payé 100 % pour les parents d’enfants de moins de 6 ans
  • La protection du droit à la parentalité avec l’allongement des congés maternité (6 mois) et paternité (4 mois), une amélioration des droits de tarde d’enfants rattachés à chaque enfant, un congé parental mieux rémunéré et calculé sur l’ensemble de la rémunération, la création de places d’accueil.

La CGT et son Ugict appellent à manifester pour le droit à l’avortement le 28 septembre 2023 !

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