Pour en savoir plus
Qui aurait cru qu’en ce nouvel an 2022 il serait de bon ton d’être négatif ? C’est pourtant bien tout le mal qu’on peut se souhaiter tant la galère commence dès lors qu’on devient « à l’insu de son plein gré », cas contact ou porteur du virus, ou pire encore quand on devient symptomatique. C’est ainsi la troisième fois que nous passons le cap de la nouvelle année avec l’espoir d’être enfin débarrassés du Covid.
À l’heure des vœux, vendredi soir, Emmanuel Macron a versé dans un insupportable positivisme. S’il ne s’est pas aventuré comme lors des vœux précédents à croire à une sortie de la pandémie au printemps, il veut croire avec nous « que 2022 sera l’année de la sortie de l’épidémie, de ce jour sans fin ». Pas sûr que l’avenir lui donne raison vu l’état dégradé de notre système de santé, mais cette allocution, comme les deux précédentes lui a donné l’occasion de plusieurs minutes d’autosatisfaction pour évoquer son bilan. « Jamais le chômage depuis quinze ans n’avait été aussi bas », prétend-t-il pour faire oublier que les contrats courts sont de plus en plus massifs, que le chômage de longue durée n’a pas régressé.
Et tandis que dans l’Aveyron à la fonderie automobile SAM, les salariés dressaient la table de leur second réveillon d’occupation de leur usine promise à la liquidation par la trahison de Renault, Emmanuel Macron nous annonçait : « la réindustrialisation de notre pays est bien une réalité ».
Alors que la pandémie s’est révélée comme un puissant révélateur et un amplificateur des inégalités, de revenus, d’éducation, de genre, de territoires, de santé auxquels Emmanuel Macron n’a apporté aucune solution, les vœux, puisqu’il convient de s’en souhaiter à l’aube d’une année très politique, c’est que les questions sociales continuent de se faire entendre avec plus de force. Que les syndicats et le mouvement social imposent les vrais sujets de préoccupation dans le débat de la présidentielle, l’emploi, les salaires, l’environnement, l’égalité salariale, la protection sociale… Pour ne pas laisser le terrain aux démagogues fascisants qui veulent dévoyer les colères sociales en divisant les travailleuses et travailleurs. Pour que ce foutu virus ne soit pas le cache-sexe d’une politique néolibérale.
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT