Voter pour la défense de l’environnement le 7 juillet 2024

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Temps de lecture : 4 minutes

L’extrême-droite est un poison mortel pour notre République, pour les travailleuses et les travailleurs mais aussi pour l’environnement. Le 7 juillet 2024 nous pouvons voter pour la défense de l’environnement.

La CGT réaffirme son appel à voter pour le programme du Nouveau Front Populaire et à empêcher la victoire de l’extrême-droite en faisant barrage au Rassemblement National (RN).

 

1 – L’urgence environnementale requiert un sursaut

 

L’urgence climatique sur laquelle nous alerte les scientifiques est devenue une préoccupation concrète pour des millions de citoyen·nes impacté·es par les inondations, la canicule ou la sécheresse et les pénuries d’eau, pour ne prendre que ces exemples. En tant que salarié.es et agent.es de la fonction publique, nous en subissons aussi les conséquences avec des dégradations de nos conditions de travail, de notre santé et la remise en cause de nombreux emplois (industrie automobile, agriculture, tourisme…).

Les jeunes diplomé·es se sentent particulièrement concerné.es, comme en témoignent leur participation massive dans les marches pour le climat depuis 2019, leurs prises de position au sein de grandes écoles comme AgroParis TEch.

La CGT, des collectifs et de nombreuses associations n’ont eu de cesse d’alerter les gouvernements successifs sur l’insuffisance des politiques publiques menées jusqu’ici, et ont appelé à des investissements à hauteur des besoins pour atténuer notre empreinte environnementale et permettre l’adaptation aux changements en cours.

 

2 – Le RN ne défend pas l’environnement, bien au contraire

 

Alors que la France a été condamnée pour inaction climatique, le RN instrumentalise les fractures sociales et les peurs, et minimise l’urgence d’agir. Ainsi, son programme propose de “rompre avec une écologie dévoyée par un terrorisme climatique”, et affirme “ce n’est pas aux Français de payer pour les fautes des autres” pour justifier ses reculs sur des engagements déjà insuffisants, et ses positions pour réduire les contraintes normatives et réglementaires existantes. Cette conception de l’écologie, qui refuse que la France prenne sa juste part dans la transition environnementale, est une conception nationaliste. Cela fait de la position du RN sur l’environnement une position “écofasciste”, tel que cela est analysé par le chercheur Antoine Dubiau dans son ouvrage Ecofascismes.

 

Concrètement, le RN propose de sortir la France de ses engagements européens : le Pacte Vert qui prévoit la réduction de 55 % de nos émissions carbone d’ici à 2035,  la taxonomie verte (système de classification des activités économiques permettant d’identifier celles qui sont durables) , les quotas carbone ou encore des engagements pour protéger les forêts…

Les mesures prévues par le RN sur l’industrie de la transition environnementale sont catastrophiques tant sur le plan environnemental que de l’emploi :

  • Dans l’industrie de l’énergie : moratoire sur les installations d’énergie renouvelables avec un démantèlement des éoliennes terrestres et un coup de frein sur le solaire,
  • Dans le secteur automobile : maintien des voitures thermiques
  • Dans le bâtiment : autorisation de location des passoires thermiques

Le programme du RN menace concrètement les capacités de réindustrialisation et les centaines de milliers d’emplois industriels verts liés à la transition (177 300 emplois hors bâtiment, d’après la Fondation Jean Jaurès).

Enfin, le mantra d’une politique de transition “sans endettement public ni hausse d’impôt” remet profondément en cause les politiques actuellement portées par différents ministères, notamment le ministère de la transition écologique. Parmi les cadres et catégories intermédiaires de ce ministère, les craintes s’expriment sur les possibilités d’exercer les missions. D’abord des craintes quant à l’expression professionnelle des cadres et cadres supérieur.es dans les avis et rapports qu’iels élaborent ; craintes d’absence de portage politique fort ou de pressions du pouvoir politique sur des dossiers sensibles tels le Plan écophyto, la gestion du loup, la protection des aires marines protégées. Craintes enfin que le ministère ou des services entiers disparaissent tout simplement !

 

3 – Le RN veut s’attaquer aux droits des syndicats et donc à leur capacité d’intervenir sur les questions environnementales

 

Les institutions représentatives des salarié·es (syndicats, membres des CSE) disposent désormais de quelques prérogatives relatives à l’environnement : droit d’alerte environnemental, accès à des informations dans le cadre de la base de données économique sociale et environnementale (BDESE), etc.

Or l’extrême-droite menace de s’attaquer aux droits des syndicats. En remettant en cause les droits syndicaux et le droit de grève, le RN pourrait supprimer nos capacités d’intervention au sein des entreprises et administrations. Alors que les ingés, cadres et techs sont aux premières loges des stratégies environnementales de leur organisation de travail et au cœur de leur mise en œuvre, et qu’ils et elles se mobilisent de plus en plus sur ces questions, par exemple en déployant le Radar travail et environnement.

Le RN s’oppose aussi à la protection des lanceurs·ses d’alerte comme l’a souligné la Maison des lanceurs d’alerte (MLA) dans son communiqué du 26 juin 2024, or de plus en plus d’alertes sont lancées sur des menaces environnementales, comme celle que fait peser l’amiante sur la santé des salarié·es.

 

Pour toutes ces raisons l’Ugict-CGT appelle à empêcher l’extrême-droite d’accéder au pouvoir lors du second tour des élections législatives du 7 juillet 2024.

 

Sur les questions environnementales l’Ugict-CGT revendique :

  • de redonner du sens au travail en transformant le management ;
  • de réintroduire de la démocratie dans l’entreprise et dans les administrations, pour favoriser l’expression de propositions contributives visant à lutter contre le dérèglement climatique et permettre aux ingés, cadres et techs d’exercer leur responsabilité professionnelle : droit de refus, d’alerte et de propositions alternatives ;
  • de gagner de nouveaux droits d’intervention pour les ingés, cadres et techs, les syndicats et les élu·es du personnel, pour que les stratégies intègrent les enjeux environnementaux et sociaux qui en découlent : droit d’information élargi dans les IRP, droit de veto et de proposition de projets alternatifs, renforcement de la place des travailleurs·ses dans les conseils d’administrations ;
  • de réorienter les stratégies d’entreprise en faveur du climat et de la préservation de la biodiversité en investissant dans la recherche et en conditionnant les aides publiques ;
  • d’intégrer les enjeux environnementaux dans les formations initiales et continues.

 

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