Travailleurs·ses en responsabilité, nous sommes mobilisé·es et nous refusons d’être réprimé·es 

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L’Ugict-Cgt appelle les ingés, cadres et professions techniciennes et intermédiaires à se mobiliser le 1er juin 2023 dans le cadre des mobilisations pour les libertés syndicales. Et le 6 juin 2023 pour faire en sorte que la réforme des retraites ne s’applique jamais. 

La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit maintenant depuis plus de quatre mois. Les ingés, cadres et techs de divers secteurs professionnels y ont pris toute leur part notamment par la grève et les manifestations. 

Cependant les employeurs et le gouvernement, par la voie des services de police et de gendarmerie, déploient contre les personnes mobilisé·es, des mesures de répression visant à faire taire la contestation sociale actuelle. Une répression largement condamnée dans notre pays comme à l’étranger par des observateurs reconnus des libertés publiques. 

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Cette mobilisation est pourtant populaire, largement majoritaire, notamment auprès des salarié·es qui sont plus de 94 % à refuser la réforme des retraites. 

  • Dans la pétrochimie les employeurs tentent de casser la grève en mettant en place des réquisitions de grévistes qui ont, fort heureusement, été annulées par la justice.
  • Dans les secteurs de l’énergie les employeurs portent plainte systématiquement, et lancent des procédures disciplinaires à l’égard de salarié·es mobilisé·es. 
  • Le ministère du travail a transmis aux services de l’inspection du travail une note qui explique comment autoriser les licenciements de salarié·es élu·es ou mandaté·es pour faits de grève… mais rien sur le contrôle et les sanctions contre les employeurs qui discriminant les grévistes (ALERTE : Le Ministère du travail cherche à aider les patrons à réprimer les grévistes ! Les agents de l’Inspection du travail disent NON !
  • Dans plusieurs villes de France les syndicalistes ont été convoqué·es aux services de police, ou gardé·es à vue, à des fins d’intimidation. 

 

La répression des grévistes est parfois insidieuse, notamment quant on est un·e travailleur·se en responsabilité : 

  • Convocation à un entretien “de recadrage” quand on a annoncé son intention de se mettre en grève
  • Culpabilisation en réunion de service parce que les dossiers avancent moins vite que prévu du fait de nos absences pour grèves 
  • Prétexte d’une insuffisance de résultats pour justifier une baisse de la part variable de la rémunération, en rétorsion de la participation à la mobilisation
  • Remarques vexatoires en réunions de direction, voire mise à l’écart du processus de décision
  • Pour les jeunes diplômé·es qui subissent la précarité en début de carrière, les périodes d’essai peuvent être rompues et les CDD non-renouvelés en réponse à leur participation à la grève. 

 

Tous ces comportements patronaux sont anormaux. Se mobiliser pour ses conditions de travail, son salaire, sa retraite est un droit fondamental, constitutionnel (Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946). La discrimination syndicale et pour fait de grève est interdite : Code du travail.

Notre place dans le processus de production est particulière, c’est à nous qu’on demande de dissuader les autres composantes du salariat de se mettre en grève, voire de les sanctionner. C’est aussi à nous qu’on demande de “vendre” les projets de régression du gouvernement et de nos employeurs aux autres salarié·es.  

A l’image de la demande de la direction de la Sncf à ses encadrant·es en janvier 2023 (L’encadrement ne sera pas le porte-parole du gouvernement !), sans succès puisqu’ils et elles ont refusé de le faire et se sont mobilisé·es, au même titre que les autres salarié·es, dès les premiers jours de mobilisation. Le 7 mars 2023, 4 cheminot·es sur 10 étaient en grève.

Nous avons un rôle important à jouer dans les mobilisations sociales. 

Tout d’abord car nous sommes concerné·es au premier chef : 

  • si elle s’applique la réforme des retraites va augmenter les situations de précarité avant la retraite. De nombreux·ses ingés, cadres et techs se retrouveront en arrêt maladie, ou au chômage et au RSA avant d’avoir atteint l’âge légal de 64 ans. Or “chez les 50 ans ou plus, un niveau de diplôme supérieur au BAC +3 est associé à une plus forte part de chômage de longue durée que des niveaux d’études inférieurs” (IGAS, 2012)
  • nos salaires réels baissent à cause de l’inflation et des politiques des employeurs qui refusent de nous accorder des hausses générales de salaire : -3,6 % pour les cadres et -3% pour les professions intermédiaires en 2022 (Dares)
  • notre travail s’intensifie sous l’effet de méthodes de management qui nous poussent à travailler plus rapidement, et sur des amplitudes horaires incompatibles avec nos vies personnelles et nos besoins en repos. En 2022 58 % des professions intermédiaires déclaraient ainsi travailler plus de 39 heures par semaine, et 42 % des cadres disaient travailler plus de 45 heures par semaine (baromètres Ugict).
  • malgré notre niveau de responsabilité, nos marges de manœuvre pour orienter la stratégies et la production de nos entreprises et administrations s’amenuisent sous l’effet des exigences de rentabilité imposées par les actionnaires et les patrons. 

 

Ensuite parce que lorsque nous nous mobilisons nous entraînons avec nous les salarié·es qui nous entourent, et notamment celles et ceux qui sont placé·es sous notre responsabilité hiérarchique. 

Nous occupons des positions stratégiques, nous avons accès à des informations sensibles et nous sommes les premiers relais des directions. Lorsque nous sommes en grève, le « roi est nu » et les directions ont peur. Alors allons-y ! 

Notre responsabilité première, c’est d’aller voir nos collègues, pour se réunir, décider de la grève sous les modalités les plus adaptées. Dans certaines entreprises, cadres et ingénieur·es ont par exemple décidé d’une heure de grève par jour, de grèves de mails, de bloquer la remontée d’informations stratégiques, d’appliquer strictement les procédures de sécurité pour ralentir la production… 

Nous ne sommes pas résigné·es, nous refusons d’être réprimé·es et de subir le recul de nos droits au travail et dans la vie. Nous ne retravaillerons plus jamais comme avant ! 

Dans toutes entreprises et administrations, les enjeux environnementaux et sociétaux imposent de modifier notre rapport au travail et de mieux répartir les richesses produites. L’Ugict-Cgt revendique une hausse générale de salaires, des créations d’emplois qualifiés et un temps de travail de 32h sur 4 jours.

 

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