Epargner pour sa retraite : la fausse bonne idée

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A l’occasion des concertations sur les retraites, Medef et gouvernement souhaiteraient conclure un nouveau deal : abaisser davantage le niveau de nos pensions pour moins abaisser celui des ouvriers et employés.

En compensation, un système d’épargne retraite obligatoire, façon Etats- Unis, serait mis en place. Un compromis et un piège inacceptables !

Epargner pour nos vieux jours plutôt que de cotiser ? 

Quelle surprise ! Il n’ y aurait pas d’argent pour financer les retraites publiques (Sécurité sociale, régimes complémentaires AGIRC-ARRCO, MSA,…) mais il existerait des ressources financières pour alimenter des systèmes d’épargne retraite, conçus sur le modèle des fonds de pension Etats-Uniens ! 

Disons-le tout net : puisque ces ressources existent, il faut les affecter d’urgence au finance- ment de notre système public, par répartition et donc solidaire. 

Le triple piège

La restitution des sommes investies dans ces fonds d’épargne privée n’est pas garantie. 

Ils relèvent de l’article 83 du Code général des impôts ce qui signifie qu’ils fonctionnent “à cotisations définies” : l’épargnant·e a l’obligation de verser une partie de son salaire mensuel mais en retour l’assureur ou le gestionnaire n’a aucune obligation, pas même de restituer le capital épargné : tout dépend de la volatilité des marchés financiers. Il n’y a aucun recours juridique possible. En d’autres termes le·la salarié·e souscripteur·trice prend tous les risques parce qu’assureurs et gestionnaires de fonds ne veulent en prendre aucun. 

Epargner coûte beaucoup plus cher que cotiser : 

Au début des années 1980, un cadre moyen par- tait en retraite avec 72 % nets de son salaire net pour 37,5 annuités. Un cadre moyen né en 1996 partira, à réglementation inchangée, après 43 années de labeur exigées, avec 51,4 % nets de son dernier salaire net, soit une baisse de 20 points (Source AGIRC-ARRCO, DT 2021-87). 

Pour espérer compenser cette baisse, il faudrait épargner chaque année d’activité professionnelle 2 mois de salaire par personne, soit 4 mois pour un couple (calculs d’après Capital, rendement épargne à 3,5 %). Mission impossible pour qui que ce soit…d’autant qu’en 43 ans, de multiples krachs financiers auront réduit à néant la tentative d’épargne. 

C’est nocif pour la planète : 

Les gestionnaires de ces fonds, BlackRock en tête, les investissent massivement dans des activités industrielles, notamment extractives, qui concourent au changement climatique et à la multiplication des catastrophes naturelles. 

 

Alors, pourquoi autant de lobbying autour de l’épargne retraite ?

Ce n’est pas le moindre des paradoxes : mais le changement climatique invalide totalement le business modèle des géants de l’assurance et de leurs sociétés de gestion. 

Le repositionnement sur le “marché hyper-lucratif de l’épargne retraite” devient une évidence : prélève- ment de juteux frais de gestion, à deux chiffres, sans aucun engagement sur un rendement et sur la restitution du capital. 

Ingés, cadres, techs et professions intermédiaires nous représentons 51% du salariat et rien ne pourra
se faire sans notre mobilisation. Avec le déploiement du tout numérique, nous avons la main sur l’activité des entreprises : les technologies sont tellement complexes… Partageons l’information, regardons les notices des produits d’épargne retraite et construisons des alternatives avec nos collègues en vue de futures mobilisations ! 

Organisez-vous avec l’Ugict-CGT 

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