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Dans le cadre du 8 mars et de la campagne CGT #MonTravailLeVautBien sur la revalorisation des métiers à prédominance féminine dans les secteurs du soin et du lien aux autres, l’Ugict-CGT publie ce tract en 4 versions à destination des infirmières, des professeures des écoles, des éducatrices et des professionnelles du travail social.
Les métiers ont un genre :
Assistant·e des services sociaux ; éducateur·trice de jeunes enfants ; éducateur·trice spécialisé·e ; infirmier·ère ; professeur·e des écoles ; sage-femme… Ces métiers ont en commun d’être féminisés et dévalorisés.
Féminisés donc dévalorisés, et dévalorisés donc féminisés. Seuls 18 % des métiers sont mixtes. La prédominance des femmes dans ces métiers est l’un des principaux facteurs expliquant les 25 % d’écart de salaire entre les femmes et les hommes.
Ces emplois ont été construits sur le fait qu’il s’agissait de « métiers de femmes », pour les femmes.
Soigner, aider, accompagner, assister, servir, éduquer, etc. sont considérées comme des qualités « naturelles » pour les femmes.
Il s’agit évidemment de l’exercice de qualifications acquises : on ne naît pas patiente, à l’écoute, polyvalente, minutieuse ou organisée, on l’apprend, notamment dans le cadre professionnel !
Ce sont des stéréotypes sexistes qui expliquent que ces métiers sont sous-payés.
À travail de valeur égale, salaire égal !
Nous fêtons pourtant les 50 ans de la loi Roudy qui impose un salaire égal pour un travail égal, mais aussi un salaire égal pour un travail de valeur égale. Autrement dit, la loi impose de comparer des métiers différents mais de valeur égale, pour garantir une égale rémunération.
Sur chacun des 4 critères définissant la notion de valeur égale que sont le diplôme, l’expérience acquise, les responsabilités et la charge physique et nerveuse, les métiers féminisés sont dévalorisés.
4 facteurs expliquent cet écart :
Le « plancher collant ». Les temps partiels qui sont la norme dans de nombreux métiers féminisés génèrent horaires décalés, précarité et salaires inférieurs au smic mensuel.
Les « parois de verre ». La dévalorisation des métiers dans lesquels les femmes sont concentrées et où les qualifications, les responsabilités et la pénibilité ne sont pas reconnues.
Le plafond de verre ou « plafond de mère ». Le fait que les femmes accèdent moins aux responsabilités professionnelles expliquent les discriminations de carrière.
La part variable de la rémunération et les primes dissimulent des critères indirectement discriminants pour les femmes (présentéisme, charisme, participation au chiffre d’affaires…). Plus on monte dans la hiérarchie de l’entreprise, plus les écarts se creusent entre les femmes et les hommes.