[Podcast Ép. 78] Billet 🔊 – IVG : il faut graver ce droit dans la loi fondamentale

Pour en savoir plus


Temps de lecture : 3 minutes

La dĂ©cision de la Cour suprĂŞme des États-Unis de mettre fin Ă  la jurisprudence qui avait ouvert le droit Ă  l’interruption volontaire de grossesse il y a 50 ans a provoquĂ© une onde de choc mondiale avec – dans de nombreux pays – des manifestations et des pĂ©titions de soutien. Ă€ Paris et en rĂ©gions, des rassemblements de plusieurs centaines de manifestants ont eu lieu samedi 2 juillet pour dĂ©fendre le droit Ă  l’avortement et apporter un soutien aux AmĂ©ricaines. Des manifestations auxquelles la CGT s’est associĂ©e, estimant que “c’est un recul historique pour les AmĂ©ricaines et pour toutes les femmes, tant ce qui se passe dans la première puissance mondiale donne le ton dans le reste du monde.” La confĂ©dĂ©ration de la CGT a exprimĂ© “tout son soutien aux AmĂ©ricaines et aux organisations fĂ©ministes qui continuent Ă  se battre contre cette dĂ©cision inique.”

Ce qui est menacĂ© dans ce nouvel Ă©pisode de la guerre aux droits des femmes ce n’est pas uniquement le droit Ă  l’avortement mais aussi leur droit Ă  disposer librement de leur corps. Un droit jamais acquis, toujours remis en cause. Ainsi, en France, si le droit Ă  l’IVG est inscrit dans la loi, s’il a mĂŞme rĂ©cemment Ă©tĂ© renforcĂ© par un prolongement de deux semaines du recours Ă  l’IVG, il est de moins en moins effectif Ă  mesure que l’on ferme les structures permettant aux femmes d’ĂŞtre accueillies. Quelque 130 centres pratiquant l’IVG ont ainsi Ă©tĂ© fermĂ©s en 15 ans et les moyens de ceux qui restent sont rognĂ©s. Par ailleurs, ce droit se heurte aussi Ă  la clause de conscience spĂ©cifique que peut faire jouer le personnel mĂ©dical.

C’est donc un droit fragile aussi dans notre pays, qui n’est pas Ă©pargnĂ© par la montĂ©e des idĂ©es d’extrĂŞme droite. La banalisation du RN, de ses idĂ©es, la respectabilitĂ© que sont en train de lui offrir les RĂ©publicains et les macronistes en permettant au RN d’accĂ©der Ă  des vice-prĂ©sidences de Commissions Ă  l’AssemblĂ©e doivent ĂŞtre des avertissements pour celles et ceux qui veulent garantir le droit des femmes Ă  disposer de leur corps, qui luttent contre les LGBT-phobies, contre les discriminations. Car les mouvements anti-choix aux États-Unis ne sont pas isolĂ©s et s’inscrivent dans une offensive mondiale organisĂ©e par l’extrĂŞme droite religieuse et rĂ©actionnaire. Chez nous, ces dernières annĂ©es, cette offensive catho-radicale a pris par exemple la forme de la « Manif pour tous ».

Droit fragile par nature, le recours Ă  l’IVG doit ĂŞtre inscrit dans la Constitution afin de devenir une libertĂ© fondamentale. Avec des associations fĂ©ministes, la CGT exige que soit inscrit Ă©galement le droit Ă  l’IVG dans la charte europĂ©enne des droits fondamentaux. Contre les fondamentalistes, il faut graver le droit Ă  l’IVG dans la loi fondamentale !

 

Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT

Notre billet audio de la semaine est Ă©galement Ă  retrouver sur Notre blog mediapart

Depuis février 2020 vous pouvez vous abonner à Cadres Infos, le podcast des Ingés Cadres Techs CGT, produit par l’Ugict CGT sur :

https://ugictcgt.fr/arte

https://ugictcgt.fr/spotify

https://ugictcgt.fr/deezer 

https://ugictcgt.fr/apple

Restez informés


Ă€ propos

Voir aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *