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Les mobilisations pour les salaires se multiplient et se durcissent depuis des mois. PoussĂ©e de l’inflation, explosion des prix de l’Ă©nergie, non-reconnaissance des qualifications et des responsabilitĂ©s sont au centre des prĂ©occupations des salariĂ©.es. Et si on a beaucoup vu les travailleuses et travailleurs de la deuxième ligne, les indispensables Ă la poursuite de l’activitĂ© Ă©conomique, entrer en mouvement, on dĂ©nombre de plus en plus de conflits impliquant des technicien.nes, cadres et professions intermĂ©diaires.
C’est le cas par exemple chez Thales ou sur les sites de Dassault. Dans le groupe d’Ă©lectronique de dĂ©fense, les nĂ©gociations annuelles obligatoires prĂ©vues dĂ©but fĂ©vrier sont boycottĂ©es par une large intersyndicale CGC, CFDT, CGT, CFTC qui pose comme prĂ©alable au moins 4 % minimum pour tous avec effet au 1er janvier. C’est que la colère est forte parmi les 40 000 salariĂ©.es du groupe soumis Ă deux annĂ©es consĂ©cutives de gel total des augmentations pour un tiers des salariĂ©.es et de revalorisation minimale (1,5 %) pour les autres, ainsi qu’au plafonnement de la participation et de l’intĂ©ressement. ConfrontĂ©.es comme toute la population Ă la hausse de l’inflation tirĂ©e notamment par la hausse des carburants et de l’Ă©nergie, ces travailleuses et travailleurs revendiquent un autre partage de la richesse qu’ils crĂ©ent.
La contestation salariale prend Ă©galement la mer avec un conflit chez les officiers de la flotte ocĂ©anographique de Genavir entrĂ©s en grève le 11 fĂ©vrier pour dĂ©noncer un management trop vertical, mais aussi parce qu’ils considèrent ĂŞtre moins bien payĂ©s que dans les autres compagnies. Le ras-le-bol contre les politiques salariales qui Ă©rodent chaque annĂ©e le pouvoir d’achat s’exprime avec de plus en plus de vigueur et des exigences revendicatives de haut niveau. C’est le cas parmi les techniciens non-cadres de la SociĂ©tĂ© chambĂ©rienne de distribution de chaleur (SCDC) entrĂ©s en grève le 4 fĂ©vrier avec l’exigence de 10 % d’augmentation parce que depuis plus d’une dĂ©cennie, les revalorisations accordĂ©es sont insuffisantes pour compenser l’augmentation du coĂ»t de la vie.
C’est dans ce contexte de forte tension sur les salaires que les syndicats ont fait du 27 janvier dernier un temps fort de mobilisation et qu’ils ont imposĂ© que le social prenne enfin pied dans le paysage mĂ©diatique d’une prĂ©sidentielle aux thĂ©matiques incroyablement dĂ©connectĂ©es du rĂ©el.
Il faut naturellement s’en fĂ©liciter, sans pour autant s’en laisser conter. Il faut maintenir la pression, non seulement pour la revalorisation des plus bas salaires, mais aussi pour le paiement de la qualification et des responsabilitĂ©s.
Et c’est bien parce que cette question est centrale que les syndicats (dont la CGT), les associations et mouvements fĂ©ministes appellent Ă une grève fĂ©ministe le 8 mars pour exiger notamment l’égalitĂ© salariale et professionnelle, parce que les femmes travaillent toujours gratuitement Ă partir de 15h40. Exiger aussi la revalorisation des mĂ©tiers fĂ©minisĂ©s, et le rattrapage des pensions des femmes retraitĂ©es infĂ©rieures de 40 % Ă celles des hommes.
Par FD, journaliste engagé et militant Ugict-CGT
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