Pour en savoir plus
Parce qu’à circonstances exceptionnelles, décisions exceptionnelles, certain·es salarié·es peuvent se poser des questions quant au choix de la CGT d’appeler à voter pour le programme du Nouveau Front Populaire. Dans les entreprises et dans les administrations, la CGT et son Ugict se sont mobilisés dans ce sens, et il est arrivé que nous recevions des réponses de directions ou de collègues qui nous questionnent, et nous reprochent ce choix.
La CGT reste indépendante, mais pas neutre face au péril de l’extrême-droite.
C’est pourquoi nous vous proposons une base de réponse type afin de rappeler les valeurs qui font de la CGT ce qu’elle est, ainsi que les combats qu’elle porte.
Mail type en direction des syndiqué·es :
Bonjour Monsieur/Madame…,
Permettez-moi de vous répondre au nom de notre syndicat/section/délégation CGT/ Ugict-CGT.
Avant tout, il s’agit de définir ce qu’est le mot “politique” pour la CGT.
Il s’agit des valeurs que nous portons, ainsi que les opinions que nous avons et qui nous amènent à vouloir transformer la société et à légiférer sur toutes les thématiques possibles (répartition des richesses, santé, écologie, féminisme, etc …).
Dans notre manière de consommer (local, grande surface, surconsommation ou non…) et de nous comporter avec les autres (solidaire, individualisme etc…) nous faisons de la politique.
Pour la CGT, être indépendante des partis politiques ne signifie pas la neutralité.
La CGT a toujours pris position de façon non partisane dans les débats politiques, à partir de l’intérêt des travailleurs·ses. En ce sens, chaque être humain fait donc de la politique (sans même le savoir parfois) quel que soit le lieu où nous nous situons.
En tant que syndicaliste, nous faisons de la politique puisque nous nous positionnons sur les sujets qui concernent les salarié·es et sont par ailleurs décidés en Europe, dans les ministères, à l’Assemblée Nationale, au Sénat, etc. Le monde du travail ne vit pas en autarcie.
Nous donnons notre avis quotidiennement sur toutes les réformes décidées en haut lieu :
– la réforme des retraites qui nous fera travailler deux ans de plus, et qui aura des conséquences sur notre vie professionnelle et sur notre santé.
– les lois Macron et El Khomri reconfigurant considérablement le code du travail et les accords d’entreprise, donc nos protections collectives et individuelles, nos revenus, notre capacité à nous soigner, nous nourrir, nous loger…
– la réforme sur les allocations chômage qui concerne tou·tes les salarié·es.
Choix, orientations politiques, vie quotidienne et vie professionnelle sont donc intimement liés, voire ne font qu’un.
La mission des syndicats est la défense des droits et des intérêts matériels et moraux, collectifs et individuels des travailleurs·ses (article L. 2131-1 du code du travail). A ce titre la loi garantit que nous puissions nous exprimer librement, dès lors que nos publications portent sur les idées politiques, et sont en lien avec les revendications et la défense des droits des salarié·es.
Pour la CGT, le risque d’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite impose de prendre des mesures fortes
Parce que cela fait partie de nos valeurs et même de notre ADN de combattre tout groupe, institution, parti politique, intolérant, discriminant, relayant l’être humain au second plan (voir ici le préambule des statuts CGT chapitre 5 et 6).
Nous pensons que l’arrivée au pouvoir du RN serait un danger pour la démocratie, mais aussi pour les droits des travailleurs·ses.
C’est la raison pour laquelle la CGT a appelé à voter pour le programme du Nouveau front populaire les 30 juin et 7 juillet 2024
L’action de la CGT, avec les autres syndicats, a permis de rassembler les partis de gauche qui étaient divisés. Le Nouveau front populaire est maintenant uni sur de nombreuses revendications des salarié·es dont l’abrogation de la réforme des retraites Macron, l’indexation de tous les salaires sur les prix, l’objectif de retour au droit à la retraite dès 60 ans pour toutes et tous, la remise en place des CHSCT, l’égalité salariale, etc.
Les citoyen·nes sont libres de voter comme bon leur semble, notre communication ne les empêchera pas de le faire, mais c’est notre devoir – quand nous adhérons à la CGT – de mettre en œuvre les valeurs inscrites dans nos statuts, en particulier quand nous sommes en responsabilité. Nous avons ainsi la tâche de donner notre avis, d’éclairer les salarié·es, sur ce qui nous semble être un virage inquiétant que la France est en train de prendre.
Nous sommes à votre disposition pour en discuter, car débattre est toujours quelque chose de positif.
Cordialement.