Pour en savoir plus
Aujourd’hui, le nombre de cadres payés en dessous du montant du plafond de la Sécurité sociale[1] a atteint la barre des 20 %. Une progression de 7,6 points sur 10 ans. La dégradation des salaires s’explique notamment par la non-reconnaissance des qualifications des jeunes diplômés à l’embauche.
L’extension de l’emploi précaire pour les jeunes diplômés se conjugue avec des rémunérations brutes annuelles sous le plafond de la sécurité sociale. Aujourd’hui, le salaire d’un jeune ingénieur informatique-sécurité, par exemple, atteint vaillamment 2 500 euros brut mensuel. Et l’accession à l’emploi se dégrade encore. Il en est de même pour la fonction publique où le seuil d’embauche en catégorie A est à 1,13 SMIC (1 615€ brut mensuel).
La tension sur les salaires concerne aussi les cadres en poste avec une progression de 0,5 % en 2013 contre 2,9 % en 2012 et 2,4% en 2011.
Les politiques publiques accentuent ce tassement avec les exonérations de cotisations sociales accordées sur les salaires inférieurs à 1,6 SMIC, avec ainsi une trappe à bas salaires qui a aussi des conséquences sur les salariés les plus qualifiés.
La France est en tête des pays redistributeurs de dividendes. La masse salariale des entreprises non financières a été multipliée par 3,6 alors que les dividendes versés aux actionnaires l’ont été par 20 en trente ans.
L’UGICT-CGT revendique la reconnaissance et le paiement de toutes les qualifications. Dans le cadre de la campagne de la CGT sur le coût du capital, l’UGICT propose :
- L’augmentation immédiate de la valeur du point d’indice des fonctionnaires avec un salaire minimum de 2720 € brut mensuel pour la catégorie B et 3 060 € brut mensuel à niveau bac +3 et 3 400 € à niveau Masters pour la catégorie A.
- L’égalité salariale immédiate entre les femmes et les hommes
- L’ouverture immédiate de négociations dans les entreprises et les branches pour :
– Des augmentations salariales générales au moins égales à l’évolution du plafond de la Sécurité sociale
– Un plan de rattrapage salarial pour garantir qu’aucun cadre ne soit rémunéré en-deçà du plafond de la Sécurité sociale - Le conditionnement des aides publiques à la conclusion de négociation salariale dans les branches et les entreprises
***
[1] Plafond de la sécurité sociale 2013 en salaire brut : 3 086 euros mensuels, 37 032 euros annuels