L’INRA confisqué

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L’INRA confisqué
Sous l’œil bienveillant sa direction, l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) subit la pression des grands groupes de l’agroalimentaire. Les départements scientifiques voient leurs budgets fondre comme la banquise.

Le gouvernement cherche à installer, d’ailleurs avec de grandes difficultés, du jury pour l’attribution de primes d’excellence. Les filières d’aide à la production animale et à la sélection des semences sont démantelées. Le but est clair : faire place nette pour l’industrie agroalimentaire dont on connaît la tendance fétichiste à la productivité. Mais l’Inra dispose toujours de son potentiel d’innovations et les chercheurs ne sont pas décidés à baisser les bras.

En tant qu’EPST, l’Inra subit comme les autres. Depuis 1946, l’Institut est très impliqué dans le tissu agricole, l’industrie agroalimentaire,  les exploitations privées ou les coopératives. Dans les années 1970, le développement de l’agroalimentaire s’est accompagné du souci de l’alimentation humaine à l’Inra en partenariat avec les entreprises comme Danone, par exemple.

L’Inra service public, intervient sur des missions comme l’alimentation ou l’impact de l’agriculture sur l’environnement. Pour la CGT, il est essentiel qu’il garde le contrôle de sa stratégie scientifique. Cette politique profondément remise en question, notamment avec la mise en place d’un consortium de recherche avec des établissements qui n’ont pas le même statut. Les syndicats se sont battus contre cette situation. Mais la mobilisation n’a pas empêché au système de se mettre en place. Aux élections, les salariés ont cependant renouvelé leur confiance à la CGT qui arrive en tête.

Aujourd’hui, l’Inra est soumis aux objectifs du gouvernement et à la pression des grands groupes. La direction de l’Inra est un militant de ce nouveau système. Ils innovent dans l’innovation. L’existence de disciplines autonomes était, pour eux,  un obstacle au choix de programmes appliqués dans le court terme. Conséquence : les départements scientifiques voient leurs moyens réduits, sinon supprimés pour les reporter sur des programmes spécifiques.

Un des grands programmes a pour but de faire de l’innovation industrielle au profit des grands groupes. Les accords stratégiques se substituent aux réseaux. La direction de l’Inra met ensuite en musique l’activité des départements.

La compétition entre les équipes, entre les gens s’est installée, en particulier avec  la volonté de mise en place d’une « prime d’excellence » pour les chercheurs, sur la base d’une évaluation qui a soulevée un fort refus. La direction ne trouve pas de volontaires pour constituer une structure d’évaluation.

Il reste cependant un fort potentiel public avec une grande capacité d’analyse sur les besoins collectifs en recherche, au profit du citoyen. La crise agricole du secteur entraîne des délocalisations. Il existe aussi une crise des forêts et une crise de la politique des forêts ayant subie de plein foute la RGPP.

On assiste à un démantèlement des filières d’aide à la production animale et à la sélection de semences.

Dans l’innovation, l’Inra intervient et doit assurer des relations totalement différentes suivant les secteurs soit face aux grands groupes, soit face aux petites structures. Le brevetage et la propriété intellectuelle sur les connaissances plombe le processus d’innovations et le développement des connaissances. Il faut le remettre sur le devant de la scène, notamment le brevetage sur le génome.

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