La CTI au cœur des enjeux

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Le rôle de la Commission des Titres d’Ingénieurs (CTI) est d’habiliter les écoles à délivrer les titres d’ingénieurs en évaluant les processus et les contenus des formations.

Une des originalités de la CTI est quelle est composée non seulement d’enseignants et de responsables d’écoles mais aussi de représentants des employeurs et de syndicats de salariés.

La Commission des Titres d’Ingénieurs est un organisme indépendant, chargé par la loi française depuis 1934 d’habiliter toutes les formations d’ingénieurs, de développer la qualité des formations, de promouvoir le titre et le métier d’ingénieur en France et à l’étranger.

Mise en place à l’origine avec le patronat de l’industrie (UIMM), le Medef ne voit plus aujourd’hui cet organisme d’un bon œil. La CTI empêche de faire n’importe quoi et limite aujourd’hui les pressions du tout financier. Par ailleurs, le titre d’ingénieur est un élément obligatoirement reconnu dans les conventions collectives au même titre que le SMIC, ce qui fournit deux repères légaux pour situer les différents diplômes existant et définir des échelles de reconnaissance des qualifications.

Les Écoles de Commerce devenues des écoles de management ne bénéficient pas d’un tel dispositif d’habilitation, ce qui ouvre la porte à toutes les dérives.

Le travail de la CTI a pris ces dernières années une ampleur importante, avec l’explosion du nombre d’écoles de formations et de demandes d’habilitations. C’est peu de dire que les moyens n’ont pas suivi, notamment en matière de dégagement de disponibilité pour les représentants des syndicats.

La CTI accrédite écoles privées comme publiques, sur la base d’examens de dossiers et de visites de terrain. Les évaluations se font sur une journée avec visite de l’école, rencontres de la direction, des différentes unités, des enseignants et des étudiants. Le temps et les moyens limitent fortement les capacités d’intervention notamment des syndicalistes.

220 écoles d’ingénieurs sont accréditées par la CTI. Les écoles diplôment environ 30.000 ingénieurs par an, soit 60 % des grades de master en Sciences et Techniques délivrés en France.

La dévalorisation de la science et de la technique par rapport au tout gestion ou au tout management a atteint les écoles d’ingénieurs dans les dernières décennies, corollaire de la perte de substance de l’industrie en France. L’enseignement du « Wall Street management » grandement responsable de la crise actuelle est rentré en force dans les formations au détriment des options industrielles.

La dévalorisation de la technique et du métier d’ingénieur dans les salaires et les responsabilités dans le monde du travail explique la désaffectation relative des étudiants vers les matières scientifiques et les formations d’ingénieurs.

L’intervention pour une réindustrialisation de notre pays rendue nécessaire par la dislocation de notre tissu productif passe aussi par une revalorisation de la technicité dans toute sa dimension.

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