L’évaluation comportementale condamnée chez Airbus

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Dans son action pour un mode de management alternatif dégagé des injonctions de la finance, l’Ugict-CGT pousse les salariés à intervenir sur les modes et critères d’une évaluation complètement dénaturée.

À la suite de la plainte déposée par la CGT Airbus et l’Ugict-CGT, la Cour d’appel de Toulouse vient de condamner le système d’évaluation d’Airbus fondé sur des critères subjectifs comportementaux.

Après une première victoire chez Wolters Kluwer, ce nouveau succès nous conforte dans la nécessité de multiplier les interventions afin d’obtenir l’évaluation du travail et non du comportement.

Il s’agit de tourner le dos à un mode de management aux conséquences parfois dramatiques. Sont en jeu  l’efficacité du travail, la reconnaissance et la santé des salariés.

Déclaration de la CGT Airbus et de l’Ugict-Cgt : Un arrêt exemplaire : l’évaluation comportementale condamnée !

Saisie par la CGT Airbus et par l’Union Générale des Ingénieurs, Cadres et Techniciens de la CGT, la cour d’appel de Toulouse vient d’ordonner la suspension du processus d’évaluation baptisé « P & D » mis en place par la société Airbus Opérations.

Elle constate d’abord que les institutions représentatives des personnels, comité d’entreprise et CHSCT, n’ont pas été sérieusement consultées, alors que l’évaluation, par ses incidences sur la rémunération et le déroulement de carrière, peut avoir de lourdes conséquences sur la santé physique et mentale des salariés.
Elle relève ensuite que l’utilisation de critères comportementaux du type « agir avec courage » ou « faire face à la réalité et être transparent », est incompatible avec une évaluation objective de l’activité des salariés et donc « non conforme aux exigences légales ».

Sous couvert de la nécessité de faire travailler ensemble des salariés de nationalité et de cultures sociales différentes et de promouvoir des valeurs communes, la direction d’Airbus veut imposer la soumission sans réticence à ses objectifs de rentabilité financière à court terme et l’acceptation de stratégies industrielles pour le moins inquiétantes.

Il ne s’agit donc plus de reconnaître le travail accompli, ce que l’Ugict-CGT considère légitime, mais d’évaluer « comment » le salarié a obtenu ses résultats ! Ainsi un salarié ayant atteint les objectifs assignés peut se voir qualifié de « low performer », à partir d’une appréciation purement subjective par sa hiérarchie et pénalisé financièrement.

La cour d’appel considère que ce procédé relève « d’une approche disciplinaire », étrangère aux finalités de l’évaluation et en ordonne logiquement la suspension.

Pour l’Ugict-CGT, la compétitivité d’une entreprise repose sur la reconnaissance des qualifications, la formation, l’écoute des salariés permettant de profiter pleinement de leur créativité.

À Airbus, comme dans toutes les grandes entreprises industrielles, l’heure n’est pas à un mode de gestion fondé sur le conformisme et sur la soumission à des stratégies financières dont les nuisances éclatent jour après jour. Le management alternatif proposé par l’Ugict- CGT repose au contraire sur l’engagement conscient des salariés dans des projets industriels et commerciaux dynamiques, dans lesquels leurs compétences soient enfin utilisées dans le sens du développement et du progrès social.

Montreuil, le 21 septembre 2011

Téléchargez l’arrêt de la cour d’appel de Toulouse

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