Dégressivité des allocations chômage : ça ne passera pas

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C’est sans surprise que le gouvernement a annoncé ses mesures quant à la réforme de l’assurance chômage avec en points d’orgue, la dégressivité et le plafonnement des allocations chômage pour les cadres. Une mesure qui risque d’accroitre fortement l’impopularité de ce gouvernement auprès des Ingés Cadres Techs (près d’un actif sur deux).

 

Un modèle lowcost qui exacerbe la mise concurrence des salariés

Concrètement, cela signifie que pour celles et ceux qui ne retrouveront pas immédiatement un emploi, le montant des allocations chômage baissera et ne leur permettra plus de maintenir leur niveau de vie. Cela ne concerne pas que les cadres car une fois installée, cette mesure ne manquera pas de s’appliquer à toutes et tous, au prétexte de l’équité.

Par ailleurs, les cadres au chômage seront contraints d’accepter n’importe quelle offre d’emploi avant le couperet des six mois, y compris dans des conditions salariales moindres, y compris sur des postes moins qualifiés, en lieu et place d’autres demandeurs d’emploi.

Cet effet pervers est à re-contextualiser dans une politique de compression des masses salariales favorisée par la diversité des modalités de ruptures contractuelles et de licenciement et le plafonnement des indemnités prud’homales, malgré la position des juges.

Stigmatiser les cadres alors qu’on refuse de rétablir l’Impôt Sur la Fortune, la ficelle est un peu grosse.

 

Une mesure absurde et dangereuse

À la demande du patronat, ce gouvernement organise la baisse massive du paiement des qualifications et de l’expérience accumulée tout au long de la carrière. C’est un plan social déguisé de grande ampleur qui se prépare.

Pour justifier cette mesure, le gouvernement prétend que les cadres sont des favorisés, et que le montant « trop généreux » de leurs allocations chômage ne les incite pas à chercher un travail. C’est une manipulation pure et simple de chiffres, comme nous l’avons démontré ici : https://ugictcgt.fr/chomage-quand-pole-emploi-fabrique-des-chiffres-sur-mesure/

Avec cette réforme à la fois injuste et inefficace, le Gouvernement porte un nouveau coup à notre système contributif, base d’une solidarité efficiente, au nom d’une économie de 3,4 milliards d’euros. Pourtant, selon les chiffres de l’UNEDIC, les contributions des cadres financent le régime à hauteur de 42 % alors qu’ils ne reçoivent que 15 % des allocations.

 

Vers une privatisation des solidarités et des cotisations ?

À long terme, si les cadres ne sont pas assurés d’être couverts à la hauteur de leur contribution au système, ne seraient-ils pas incités à :

  • Se tourner vers des systèmes privés et assurantiels pour couvrir les risques liés aux périodes de non emploi au cours de leur carrière ?
  • Interroger la pertinence d’un système de solidarités auquel ils cotisent mais dont ils sont en partie exclus ?

 

Au contraire, la CGT propose le déplafonnement des cotisations et des allocations des cadres, de façon à mettre à contribution les cadres dirigeants en instaurant des cotisations chômage sur la part des salaires supérieurs à 13 500 €. Les chiffrages de l’UNEDIC et de la cour des comptes démontrent que cela permettrait de dégager 700 millions d’euros de recettes supplémentaires et concernerait d’abord les grandes entreprises qui concentrent les plus hauts salaires.

 

Les Ingés Cadres et Techs CGT appellent :

À Montreuil, le 18 juin 2019

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