Volkswagen : les particules et les menteurs

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Volkswagen : les particules et les menteurs
Ainsi donc grâce à quelques savantes lignes de code glissées parmi le million qui gère la cartographie moteur des diesels, Volkswagen a fait mentir ses voitures sur les particules polluantes qu’elles émettent. La révélation du scandale Volkswagen a provoqué un séisme de forte magnitude, et comme tel, il faut s’attendre à de nombreuses répliques.

D’abord comment ne pas penser aux dizaines de milliers d’ouvriers, techniciens, ingénieurs et cadres en bureaux d’études, en fabrication comme dans les réseaux des marques dont le groupe allemand est propriétaire. Ce sont eux qui paieront la note, dès lors que s’infléchira la courbe des ventes ou que la firme sera condamnée à verser des amendes qu’on imagine « Kolosalle ». S’ils ne sont pas invités à partager les richesses qu’ils créent, ils seront convoqués pour mutualiser les pertes.

« Cette affaire VW ne doit pas être instrumentalisée contre les salariés de la filière automobile et l’alibi à de nouvelles vagues de restructurations », a prévenu la CGT Métallurgie qui « condamne fermement ces stratégies. Ce n’est ni aux salariés, ni aux sous-traitants d’en payer les répercussions. VW, notamment en trichant, a dégagé des milliards d’euros de bénéfices ces dernières années. »

Au-delà du groupe, et notamment dans notre pays, les salariés de l’automobile ne sont pas tranquilles à l’annonce de ce scandale. Parce que rien n’interdit de penser que les mêmes procédés ou d’autres sont régulièrement employés pour passer sous les fourches caudines des normes ou bien pour gagner quelques décimales de marges. « Comme de nombreux industriels, VW a raisonné au moindre coût, préférant frauder (pour conforter ses marges et ses actionnaires) que de développer de nouvelles motorisations » a dénoncé la fédération CGT de la métallurgie la semaine dernière. «Chaque jour dans toutes les entreprises de l’automobile des ingénieurs, des cadres, des techniciens et ouvriers font évoluer par leur travail des technologies qui lient mobilité et environnement. Ces innovations sont souvent retardées ou abandonnées par les directions pour des questions de rentabilité.

C’est en ce sens que la CGT métallurgie réclame le renforcement du pouvoir d’intervention des salariés notamment pour que ces nouvelles technologies sortent plus rapidement. » Des droits d’intervention renforcés, mais aussi la reconnaissance comme le réclame l’Ugict d’un véritable statut pour les lanceurs d’alerte. Il n’aura échappé à personne que dans cette affaire, c’est à des ingénieurs et cadres qu’on a fait faire le sale boulot qui ruine la réputation de la marque et de celles qui lui sont associées.

Favoriser le droit d’alerte, de propositions alternatives aux choix stratégiques, consolidant la citoyenneté dans l’entreprise et l’exercice des libertés syndicales est à l’évidence plus que jamais indispensable. Faute de cela, on risque de nouveaux scandales et catastrophes industrielles, écologiques, humaines.

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