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Cette nouvelle affaire a fait bondir les syndicats du groupe pharmaceutique, mais les réactions ont été vives en dehors du groupe. « Choquante », pour la CFDT, elle a été qualifiée de « scandaleuse » par Thierry Bodin pour la CGT, « au regard de ce que vivent les salariés et chômeurs dans ce pays ». « C’est complètement démesuré, il faut que ça soit revu, ça ne devrait pas exister !
Tant les bonus de bienvenue que les parachutes dorés en général, mais encore plus dans les entreprises où l’on restructure », a dénoncé pour sa part, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez sur Europe 1.
Pas trop va-t-en-guerre, le gouvernement en appelle lui à la morale. Ah la belle prudence ! Il est vrai que question morale, le patronat s’y connaît. D’ailleurs, du temps de Laurence Parisot, lorsque les précédentes affaires avaient défrayé la chronique, les patrons s’en étaient tirés avec un code de bonne conduite. Rien de bien contraignant. Ça ne mangeait pas de pain.
Alors pour justifier ce « golden Hello », c’est encore Laurence Parisot qui s’y est collée. L’ancienne patronne des patrons a estimé que le groupe pharmaceutique Sanofi méritait « plutôt » des félicitations pour avoir « réussi à convaincre » Olivier Brandicourt « de revenir en France ». C’est vrai qu’à moins de quatre millions d’euros, beaucoup auraient hésité.
Tout cela pour ne pas parler de cette hyper-financiarisation des grands groupes dont ces salaires de nababs sont la marque la plus insolente. Car chez Sanofi, ce sont en effet 5 milliards et demi d’euros qui vont être versés sous formes de dividendes aux actionnaires, ou en rachat d’actions.
Ce ne sont pas moins de 50.000 euros qui vont être ainsi prélevés par salarié sur le fruit de leur travail. Une somme en complet décalage avec par exemple la revendication des salariés de Sanofi du côté de Sisteron (Alpes-de-Haute-Provence), qui sont en grève depuis plusieurs jours pour avoir une prime de 120 euros.
Rien ne peut justifier de telles rémunérations, ni la morale, ni les performances attendues. Ces salaires et ces primes ne sont possibles que par une prédation exercée sur la création de richesses, par une pression formidable sur l’emploi, la masse salariale, la recherche, le développement.