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Il a cité le gel de la valeur du point de la fonction publique, une moindre progression de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) mais aussi «une moindre revalorisation de certains prestations sociales» comme les pensions de retraite, les prestations familiales et les aides au logement.
Didier Migaud prône donc la rigueur pour ceux qui n’en peuvent plus et il ne fait en définitive que donner le plus de crédit possible aux pistes esquissées dans le rapport Moreau censé servir de base à la réforme des retraites annoncée pour cet automne. Il justifie aussi la réforme des allocations familiales. Mais le même jour, un rapport de la Drees (statistiques des ministères sociaux) vient au contraire nous expliquer que la protection sociale continue de jouer son rôle d’amortisseur de la crise économique en France et en Allemagne, contrairement à d’autres pays européens.
Il va falloir accorder les violons, car ou les régimes sociaux ont une fonction économique efficiente car ils permettent de rendre solvable la demande et de maintenir la consommation, ou, comme le suggère la Cour des comptes, il faut au contraire pour sortir de la crise continuer d’affaiblir le taux de remplacement des retraites, baisser les allocs et maintenir la rémunération de 5 millions de fonctionnaires au dessous de l’inflation.
Ces préconisations sont absurdes et même le très austère FMI, grand saigneur des peuples endettés reconnaît depuis quelques mois que l’austérité renforce la crise.
Les Français qui ont élu François Hollande ne sont pas forcément étonnés de la primauté accordée à la réduction de la dette dans le discours présidentiel. Mais ils attendent un vrai changement, un autre cap. Il est temps, encore, de réformer les retraites et la protection sociale et leur financement pour réserver et développer notre système.
Pour l’heure, on n’en prend pas le chemin…