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Pourtant, un an après, François Hollande est au plus bas dans les sondages. Bien évidemment, les commentateurs trouveront dans l’affaire Cahuzac une explication à cette dégringolade. Mais attention aux sondages et surtout aux questions que l’on pose dans ces enquêtes. C’est bien sur fond de crise, d’austérité, d’inquiétudes pour l’emploi, de peur de déclassement social que se fonde le désarroi, le désenchantement, pour ne pas dire une sourde colère.
Si les résultats ne sont pas au rendez-vous, ce n’est pas parce que les temps sont durs pour tout le monde, mais bien parce que ce gouvernement n’a pas pris un cap très différent de tous ceux qui en Europe justifient l’austérité alors que de nombreuses voix s’élèvent aujourd’hui, même au FMI, de manière un rien hypocrite, pour dire que l’austérité nourrit la crise.
Si la CGT pouvait se féliciter en juillet dernier de l’instauration d’un nouveau ton du dialogue social lors de la grande conférence sociale, quel bilan pourrions-nous tirer aujourd’hui alors que cette conférence a finalement accouché d’un accord national interprofessionnel dicté par les intérêts du Medef qui aura servi de trame à la loi sur la sécurisation de l’emploi dont le Parlement achève la discussion ?
D’abord un constat, le gouvernement a délibérément choisi de faire de la CFDT un interlocuteur privilégié même si c’est bien la CGT qui est in fine le premier syndicat dans le pays. Ensuite, il bouleverse la hiérarchie des normes en faisant primer l’accord sur la loi puisque les parlementaires sont enjoints de légiférer conformément à l’accord. Quant au contenu de la loi elle-même, elle est une somme de reculades qui vont permettre de sécuriser les licenciements.
« Tout ça pour ça ? » pourrait-on se demander alors que François Hollande a déjà convoqué une deuxième conférence sociale pour cet été. L’exécutif doit bien entendre que les Français ont demandé le changement, pas un toilettage de style.