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On se souvient du scandale qu’avait soulevé l’annonce de cette retraite chapeau alors que le groupe Peugeot Citroën était en pleine restructuration : le site historique d’Aulnay-sous-Bois venait de fermer, l’Etat avait été appelé à l’aide pour une augmentation de capital, on annonçait l’alliance avec le chinois Dongfeng et les salariés devaient consentir d’importants efforts : 11.000 suppressions de postes et gel des salaires pour l’année 2014.
Devant l’émotion, le gouvernement avait froncé les sourcils et Philippe Varin avait été contraint à « renoncer aux dispositions actuelles » de ses droits à retraite », déclarait-il. Malin, rusé, roublard, Philippe Varin s’en sortait la tête haute et le Medef n’avait pas à craindre les foudres de l’exécutif.
Mais il fallait lire entre les lignes car les fameuse « dispositions actuelles » auxquelles il renonçait ont été depuis modifiées le 1er janvier 2014. L’ex-Pdg n’a donc jamais renoncé à cette manne céleste chèrement payée par le travail des salariés du groupe.
Et voilà comment la semaine passée on a appris qu’il touchera bien 299 000 euros par an de retraite supplémentaire comme le précise le document de référence 2014 du groupe. Si cette retraite chapeau s’étale sur la même durée que la précédente, 25 ans, Philippe Varin devrait donc toucher près de 7,5 millions d’euros en plus de sa retraite.
De fait, le gouvernement qui n’a rien fait comme les précédents pour en finir avec ces retraites chapeau a donné de la voix par celle de son porte-parole Stéphane Le Foll : « quelle image, quelle idée on donne à l’exemplarité, au mérite, si chers à certains ? »
Encore un froncement de sourcils qui doit faire trembler avenue Bosquet dans les bureaux du Medef. Courroux d’autant plus sincère du côté de l’Elysée que le gouvernement a fait preuve d’une complicité évidente dans cette affaire, puisque c’est le conseil de surveillance de PSA, présidé par Louis Gallois, le représentant de l’État, qui a donné le feu vert pour que le groupe débloque 300.000 euros par an à vie pour M. Varin. Du coup, la communication gouvernementale en est réduite à assurer le service après-vente…