Retraite… ou comment en finir avec les 60 ans

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Retraite… ou comment en finir avec les 60 ans
Il y a des événements qui coïncident dans le temps et qui devraient faire réfléchir. C’est ainsi que la disparition de Pierre Mauroy a précédé de peu la publication d’un sondage Ifop pour Dimanche Ouest France qui relève que près de la moitié des jeunes de moins de 25 ans estiment qu’ils ne pourront partir à la retraite qu’à plus de 70 ans et que seulement 26% se disent « confiants » dans la garantie de toucher une retraite « satisfaisante » par rapport à leurs revenus. Ainsi s’en va celui qui fit adopter l’une des mesures phares en matière sociale.

La perte de confiance dans notre système de retraite est profonde parce que sous la pression des réformes successives, la perspective d’une retraite de bon niveau s’est estompée. Depuis son entrée en vigueur, la retraite à 60 ans a été combattue pied à pied par le patronat et les libéraux.
Alors même que notre pays est à la traîne pour ce qui est de l’emploi des seniors, on a même voulu nous faire croire que les 60 ans étaient une sorte de couperet attentatoire à la liberté individuelle de travailler jusqu’à plus soif. Aujourd’hui, il est des héritiers politiques de Pierre Mauroy pour nous expliquer, à l’instar de Marisol Touraine, que puisqu’on vit plus longtemps on peut travailler plus longtemps.
Personne n’ose liquider frontalement la retraite à 60 ans, mais nombreux sont ceux qui depuis Pierre Mauroy ont sapé ce droit effectif en remettant en cause le niveau de protection sociale de notre système de retraite. Et c’est encore ce qui se profile avec la réforme que le gouvernement entend mener à partir de la conférence sociale des 20 et 21 juin.

Les préconisations de la présidente de la Commission pour l’avenir des retraites, Yannick Moreau, vont dans le sens d’une poursuite de l’allongement de la durée d’assurance. Elle propose aussi une modification du calcul de la pension des fonctionnaires, en remplaçant la référence au salaire des six derniers mois par le salaire annuel moyen des dix dernières années. Elle préconise aussi la désindexation de l’ensemble des pensions, à l’instar de celle en vigueur à l’ARRCO et à l’AGIRC, ainsi que la désindexation des salaires portés au compte, y compris pour les fonctionnaires. On comprend dans ces conditions que les organisations syndicales de retraités réagissent mal au scénario qui est en train de s’écrire.

Les unions confédérale de retraités CGT, FO, FSU et Solidaires considèrent en effet qu’il s’agit d’une « attaque frontale contre le pouvoir d’achat des retraités. » Quant aux organisations syndicales CGT, FO, FSU, SOLIDAIRES, CFTC et CFE-CGC de la fonction publique, elles rappellent dans un communiqué commun leur attachement au Code des pensions civiles et militaires et elles n’accepteront aucun nouveau recul (maintien du calcul des pensions sur l’indice détenu 6 mois avant le départ, durée de cotisation et report de l’âge de départ…).

Comme on le voit, les pommes de discorde risquent d’être nombreuses dans les semaines à venir.

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