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C’est qu’en effet, les jeunes, et particulièrement ceux qui suivent des cursus de formation longs vont être particulièrement impactés par cette réforme qui repousse de plus en plus loin la perspective de la retraite et qui jette la dernière pelletée de terre sur le droit à la retraite à 60 ans. Une simple addition du niveau de CE2 suffit à comprendre que 27+43 font 70. 27 parce que c’est l’âge moyen d’obtention du 1er CDI pour les jeunes diplômés et 43 parce que ce serait la durée de cotisations exigée. Et même s’ils pouvaient grappiller quelques trimestres validés pour leurs jobs précaires antérieurs, cela ne change pas vraiment la donne.
Plus aucun cadre, ingénieur, médecin, technicien ne pourra désormais prendre sa retraite à 60 ans, alors même que depuis des années notre pays bat des records de sous emploi des seniors. Et cela ne va pas s’arranger car, selon des données publiées mercredi 4 septembre par le ministère du Travail, 82,4% des embauches du premier trimestre 2013 dans les entreprises d’au moins 10 salariés se sont faites en contrat à durée déterminée. C’est un niveau record après une hausse quasiment ininterrompue depuis fin 2010. Comment dès lors s’étonner que neuf entrées sur dix à Pôle emploi soient consécutives à une fin de CDD.
Cette précarité qui nourrit la courbe du chômage contribue à assécher les comptes sociaux de notre pays.
Dans cette réforme, on dramatise les besoins de financement des régimes, or, il est par exemple établi que la seule égalité effective de salaires entre les femmes et les hommes suffirait à couvrir les besoins. Nous devons donc, non seulement nous opposer à cette réforme funeste et désespérante pour la jeunesse, mais aussi nous colleter avec le Medef et les directions d’entreprises pour combattre la précarité rampante, faire reconnaître nos qualifications, obtenir les embauches pour travailler mieux.