Pour faire bouger les lignes

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Pour faire bouger les lignes
Alors que la CGT ouvre ce lundi son 50 ème congrès à Toulouse, le paysage syndical de notre pays apparaît en difficulté pour non seulement parer les mauvais coups portés par le Medef, mais aussi pour faire avancer des revendications essentielles. La semaine passée a de nouveau été marquée par cette réalité dans le cadre des négociations sur les régimes de retraite complémentaires.

Patronat et syndicats ont terminé les réunions sur un projet d’accord présenté par le patronat qui entérine de fait une baisse de pouvoir d’achat pour 11 millions de retraités, car il prévoit que les pensions seront moins revalorisées que l’inflation pendant trois ans. Au 1er avril, elles augmenteront de +0,5% pour les anciens cadres du privé, un peu plus pour les salariés (+0,8%) quand la hausse des prix est prévue à +1,75% en 2013. Le projet d’accord présenté par la délégation patronale marque cependant une évolution qui montre que le front syndical uni a permis de faire bouger les lignes. Il prévoit en effet une augmentation des cotisations contractuelles. Certes modeste, +0,1 point en 2014 et +0,1 point en 2015, cette augmentation devrait permettre une amélioration de la situation financière des régimes tout en améliorant les droits futurs des cotisants.

Mais cette mesure reste néanmoins insuffisante. « Elle ne permettra pas de financer les régimes à la hauteur des besoins, compte tenu de l’augmentation du nombre des retraités, estime la CGT. D’autre part, on aurait pu y adjoindre la mise en place d’une modulation des taux de cotisations, pour la part dite « patronale », tenant compte de la situation des entreprises.

Pour la CGT, un point particulièrement négatif demeure. La partie patronale a maintenu la sous-indexation des valeurs de service des points Arrco et Agirc, c’est-à-dire une revalorisation inférieure de 1 point à l’inflation pendant 3 ans (un peu moins la première année pour l’Arrco). La CGT a souligné, dès le début de ces négociations, que cette disposition aurait des conséquences extrêmement néfastes pour les retraités actuels en termes de pouvoir d’achat, mais également pour les retraités futurs. En effet, les valeurs de service du point sont également utilisées pour le calcul des pensions lors du départ en retraite.

Hélas on n’en a pas fini avec les conséquences d’un tel accord car le gouvernement n’a pas caché qu’il reprendrait à son compte le même type de mesure pour le régime général. Si le pouvoir d’achat des retraités était attaqué de la sorte, cela conduirait immanquablement à une détérioration des conditions de vie de plusieurs millions de retraités. De surcroît, cela ne pourrait qu’aggraver la situation économique du pays. Nul doute que les congressistes de Toulouse débattront aussi de cet accord, tout comme ils feront sans doute une place dans leurs travaux aux difficultés que traverse le mouvement syndical français malheureusement divisé à propos des revendications à défendre face au patronat et devant le gouvernement, ainsi que sur l’attitude à adopter pour répondre aux mesures d’austérité, aux plans de licenciement.

Cette situation qui porte préjudice à la capacité collective des syndicats à défendre les intérêts des salariés est d’autant plus source de tensions que le droit social est durement attaqué en s’appuyant sur des accords minoritaires. La CGT réaffirmera, n’en doutons pas, son engagement à travailler à l’unité des salariés et de leurs organisations.

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