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Si on peut en effet se réjouir, il faut cependant voir que le score de l’héritière de Jean-Marie Le Pen donne la mesure « de la désespérance sociale, elle-même la conséquence des renoncements successifs des différents gouvernements à œuvrer véritablement pour la justice sociale » a souligné la CGT dans un communiqué au soir du second tour.
Combattre le Front national, c’est avant tout rompre avec les politiques libérales. C’est-à-dire faire le contraire des orientations du candidat Emmanuel Macron. L’ampleur de l’abstention et du vote blanc et nul au second tour, tout comme les scores réalisés au premier tour par des candidats de gauche montrent qu’Emmanuel Macron n’a pas rassemblé et remporté l’adhésion des Français à ses options libérales.
Il a été élu pour beaucoup par défaut et par crainte du pire. D’abord parce qu’il a martelé des discours assez imprécis entre les lignes desquels on a tout de même vu se profiler des annonces très néfastes. Ensuite parce que son score résulte du rejet du FN. Emmanuel Macron aurait tort de ne pas prendre en compte cette réalité qui risque de lui sauter à la figure. Alors que les enquêtes d’opinion ont régulièrement montré que sept Français sur dix étaient opposés à la loi Travail, il entend non pas l’abroger mais étendre la loi El-Khomri, en élargissant le périmètre des négociations d’entreprises au-delà de la question de l’organisation et du temps de travail. Il veut aussi « assouplir » les règles du licenciement économique et plafonner les dommages et intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse aux prud’hommes. Et, pour aller vite, il annonce d’ores et déjà envisager de gouverner par ordonnances s’il est élu. À condition que les résultats des élections législatives le lui permettent…
Emmanuel Macron met en avant la nécessité de réduire la dette pour justifier sa volonté de réduire les dépenses publiques, il entend aussi raboter les droits des retraités en transformant nos retraites en système par points. Il veut aussi durcir les conditions d’indemnisation du chômage par la sanction. Il compte poursuivre la baisse des cotisations sociales et fiscales des entreprises, pesant dès lors à la fois sur les recettes publiques, et sur le financement de la sécurité sociale. Emmanuel Macron va être très vite jugé à la manière dont il entend faire vivre ou au contraire étouffer le dialogue social.
La mobilisation sociale est plus que jamais à l’ordre du jour car le nouveau chef de l’État veut avancer très vite. Nous n’avons aucune raison d’accepter aujourd’hui par ordonnances ce que nous avons rejeté avec le 49.3.