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Au procès, les patrons de la métallurgie ont persisté à calomnier les cinq organisations syndicales représentatives en prétendant qu’elles auraient toutes été bénéficiaires de fonds occultes tirés de la caisse anti-grève constituée en prélevant la dîme sur les fonds des entreprises. Or, à aucun moment, ni dans l’instruction par la police, ni dans le procès, il n’a été établi que la CGT en l’occurrence, ait été concernée par ces enveloppes destinées, selon le principal accusé à « fluidifier le dialogue social ».
Cette accusation est tellement invraisemblable et infondée qu’elle n’a fait l’objet d’aucune recherche par les policiers chargés du dossier. Dès lors, ces calomnies, qui ont aussi été réfutées par la CFDT, sont intolérables. Elles viennent en rajouter à un climat médiatique antisyndical hystérique qui vise à discréditer l’un des derniers corps intermédiaires dans notre pays qui bénéficie encore de la confiance des salariés, même si, nous le regrettons et nous y travaillons, le niveau de syndicalisation est insuffisant.
La seconde actualité n’est guère plus réjouissante. Voilà des années qu’est posée la question de la représentativité patronale, tant il est vrai que le Medef et ses fédérations ne sauraient, par exemple, représenter les entreprises du secteur de l’économie sociale ou les coopératives dont les valeurs et les statuts n’ont rien à voir avec ceux des amis de Pierre Gattaz. Alors que les organisations syndicales de salariés doivent désormais tirer leur représentativité du suffrage des salariés, elles devraient donc dialoguer et négocier des normes sociales avec des interlocuteurs tout puissants dont la légitimité serait douteuse.
Le rapport préconise en effet de fonder l’audience des organisations patronales sur l’adhésion à celle-ci, sans qu’aucune véritable transparence ne soit garantie. Ainsi seules compteront les voix des employeurs qui adhéreront à une organisation patronale. « Avec ce système, pour compter il faut payer ! », s’est insurgée la CGT dans un communiqué. Et, faut-il le rappeler, contrairement à nous salariés qui payons nos cotisations de notre poche, celles des patrons du Medef sont à la charge des entreprises, donc tirées des richesses que nous créons.
Alors aujourd’hui nous sommes fondés à exiger dans un cas que la lumière soit faite, que la justice soit exemplaire et que dans l’autre, le gouvernement ne se laisse pas imposer une vision exclusivement « patronale » de la réforme de la représentativité des employeurs.