Monopoly à coût de milliards et d’emplois dans la téléphonie

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Monopoly à coût de milliards et d’emplois dans la téléphonie
L’annonce ce week-end de la fusion SFR-Bouygues va une fois encore rebattre les cartes dans le secteur de la téléphonie mobile que se partagent quatre acteurs : Orange avec 27 millions de clients, SFR avec 21 millions, Bouygues Telecom avec 11 millions et Free avec 7,4 millions. L’accord porte sur 15.000 antennes et un portefeuille de fréquences, dont une partie pour la 4G, et est conditionné au fait que Bouygues acquière SFR, mis en vente par la maison mère Vivendi.

 Jamais peut-être le terme Monopoly n’a eu autant de justesse pour qualifier ces grandes manœuvres. Car, de fait, nous allons gaiement vers un retour à des monopoles. Les mêmes qui nous ont expliqué que l’ouverture à la concurrence allait bénéficier au consommateur nous expliqueront sûrement que trois opérateurs valent mieux que quatre.

« La concurrence par la destruction s’arrêtera si nous revenons à trois opérateurs mobile tout en maintenant des prix bas. Elle ne s’arrêtera pas si Numéricable conquiert SFR puisque la concurrence restera à quatre dans le mobile. Et au final, soit Free soit Bouygues, sera à ramasser à la petite cuillère avec des milliers d’emplois perdus », a estimé le ministre du Redressement productif qui fait preuve d’une foi inébranlable.

Au nom de quoi ? On se le demande car dans la guerre que se livrent les opérateurs depuis plusieurs années avec la bénédiction des pouvoirs publics qui leur ont cédé les fréquences du domaine public sans aucune exigences sociales, des milliers d’emplois ont été supprimés, délocalisés ou fortement précarisés.

Quant au montage financier, le PDG de Bouygues Telecom a indiqué dans une interview au Journal du Dimanche que l’opérateur était « en négociations exclusives pour céder à Free pour un montant pouvant aller jusqu’à 1,8 milliard d’euros l’intégralité de notre réseau mobile ». Des sommes vertigineuses dont on peut légitimement craindre qu’elles seront gagées par des hypothèques sur l’emploi et les conditions sociales qu’on ne tardera pas à connaître.

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