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Dès le départ, le Medef n’a eu de cesse d’obtenir de plus grandes facilités de licenciements et une plus grande sécurité juridique pour se débarrasser des salariés, tandis que le gouvernement avait donné une feuille de route qui impliquait plus de sécurité pour les salariés. In fine, c’est le patronat qui sort grand gagnant de ce qu’il faut bien appeler un marché de dupes. Et la question est grave, car il se trouve des syndicats, non seulement pour signer, mais aussi pour tourner le dos aux aspirations des salariés exprimés lors des dernières échéances politiques, mais aussi au travers d’une série de sondages récents.
C’est ainsi que dans la même semaine, deux enquêtes ont relevé que 55% des Français considèrent qu’il n’est pas justifié de demander aux salariés d’accepter une baisse de leur salaire ou de renoncer à des heures ou des jours de RTT dans les entreprises en difficulté. Dans une autre enquête, on apprend que près des trois-quarts des Français sont opposés à la suppression du CDI estimant que cela « ne ferait que mettre dans la même précarité les salariés en CDI et les salariés en CDD ou en intérim sans apporter aucun bénéfice aux salariés précaires et aux chômeurs ». La suppression est rejetée par 72% des personnes à revenus supérieurs (CSP+). Une majorité des sondés (56%) pense que pour améliorer la situation de l’emploi « il faut d’abord protéger les emplois existants et empêcher les entreprises de licencier facilement ».
Les mêmes syndicats qui avaient avalisé sous Sarkozy le principe de la rupture conventionnelle vont apposer leur paraphe au bas d’un accord qui fragilise encore plus les salariés en contrepartie de bien maigres avancées. Le gouvernement aurait tort de laisser croire comme l’a fait Marisol Touraine ce dimanche que cet accord est la marque d’un dialogue social apaisé et que le gouvernement et les parlementaires se doivent de respecter le dialogue social au point de se contenter de transcrire l’accord dans la loi.
Cet accord est d’ores et déjà fragilisé car il ne répond pas à la commande initiale, il est contraire aux souhaits des salariés et il n’est signé que par trois syndicats dont deux ne sauraient parler au nom de tous les travailleurs. Le gouvernement et sa majorité ne doivent pas entériner ce texte.
La CGT ne laissera pas faire et va ferrailler toutes ces prochaines semaines, non pas pour que rien ne change, mais pour obtenir par la loi des nouveaux droits et une meilleure protection.