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Le 17 mars, on dénombrait plus de lycées mobilisés et bloqués, plus d’étudiants dans les assemblées générales et quelque 150 000 manifestants dans une centaine de villes. Les deux semaines qui nous séparent du 31 mars vont être mises à profit pour continuer à expliquer toute la nocivité du texte.
L’Ugict-CGT a mis en ligne un argumentaire en 27 points qui scanne tout le texte et démontre point par point la philosophie qui persiste dans ce projet après le toilettage cosmétique auquel s’est livré Manuel Valls dans un exercice très conventionnel qui consiste à commencer par annoncer le pire puis à dissimuler les chiffons rouges pour paraître conciliant, ouvert et magnanime.
Reste que ces annonces de lundi dernier doivent tout à la mobilisation. Le gouvernement renforce le CPA, modifie le plafonnement des indemnités prudhommes, et recule sur le temps de travail des apprentis mineurs et sur certaines décisions unilatérales de l’employeur. Ce n’est pas négligeable et ce ne peut être qu’un encouragement à ne pas lâcher prise… à ne pas lâcher la proie pour l’ombre car la philosophie du projet de loi demeure.
L’inversion de la hiérarchie des normes permet à ce que l’accord d’entreprise remplace la loi ou la convention collective et généralise les logiques de dumping social. Ce projet de loi n’est que la première étape de la réécriture du Code du travail. L’objectif du Medef de faire travailler plus pour gagner moins reste inscrit dans l’ADN de cette réforme, tout comme la facilitation et la sécurisation juridique des licenciements. Ce projet organiserait une véritable casse de la démocratie sociale et de la médecine du travail.
La montée en puissance et en conscience de la mobilisation doit se poursuivre durant ces prochains jours avec une nouvelle étape ce jeudi 24 mars pour une troisième journée de mobilisation à l’appel des organisations de jeunes et de salariés. Nous voulons le retrait de ce texte et nous exigeons l’ouverture de vraies négociations pour construire un Code du travail protecteur pour tous les salariés.