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Autre stratégie très en vogue, se choisir quelques interlocuteurs privilégiés afin d’isoler et ringardiser ceux qui revendiquent une autre voie. Dans cette séquence sociale actuelle, on assiste ainsi à une offensive violente contre la CGT. Tout fait ventre.
On nous a ainsi sorti la semaine dernière un sondage dans lequel les Français désapprouvaient massivement la grève à la SNCF tout en en méconnaissant tout aussi massivement les raisons.
De fait, il est vrai que mal informés des enjeux de la réforme ferroviaire, privés du débat national que pourtant revendiquent les cheminots, les Français n’étaient bons qu’à subir un conflit que le gouvernement aurait dû nous épargner.
Qu’il nous soit encore permis de dire que : non la CGT ne se bat pas contre une réforme par principe, mais pour une réforme ouvrant de réelles voies de développement et de modernisation pour un service public qui appartient à la Nation.
Et de ce point de vue, ce ne sont pas les propositions qui manquent.
Sur un autre front, celui de l’assurance chômage et des intermittents, il opère une série d’entrechats qui ne trompent personne. Devant la menace tangible qui pèse sur les festivals de l’été, le gouvernement essaie de déminer le dossier pour éviter le pire sans céder un pouce de terrain.
Manuel Valls a écarté jeudi 19 juin la principale revendication des intermittents, en confirmant que le gouvernement allait agréer la nouvelle convention d’assurance chômage qu’ils contestent. Mais il a fait un « geste d’apaisement » en annonçant que le différé dans le versement de leurs indemnisations chômage serait « neutralisé » par l’Etat.
De cette manière, il escompte dissocier les intermittents du reste des salariés.
Medef et gouvernement voudraient bien en effet enfermer ces professionnels précaires par nature, mais aussi victimes de la précarité organisée par les grandes sociétés de l’audiovisuel, dans une sorte de village gaulois. Il ne resterait plus alors qu’à donner un assaut final.
Cette ouverture a été rejetée par la CGT-Spectacle qui a appelé vendredi à une « grève massive » pour l’ouverture du festival d’Avignon et reconduit son préavis pour l’ensemble du mois de juillet. Le gouvernement serait mieux inspiré de ne pas jouer Tartuffe…
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