L’enfumage tient lieu de dialogue social

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L'enfumage tient lieu de dialogue social
La triplette Macron-Philippe-Pénicaud a bel et bien été mise en difficulté par les révélations quant aux pistes cachées de la réforme du Code du travail du Parisien puis de Libération la semaine dernière. On comprend que la mise en lumière et en perspective de ces pistes de travail gouvernementales soit gênante alors même que le chef de l’Etat espère rafler la mise aux législatives pour asseoir une légitimité qu’il n’a pas encore.

 

Nous avons donc bien fait de publier en toute urgence sur le site de l’Ugict-CGT dès lundi dernier le « Décryptage détaillé des 8 ordonnances que Macron ne voulait pas dévoiler ».

Du coup, c’est l’affolement, la morgue et le déni qui tiennent lieu de communication gouvernementale. L’affolement et le déni avec les vaines tentatives d’écarter les révélations du Parisien en prétendant que les documents cités ne sont que de « brouillons ». Le déni encore lorsque le porte-parole du gouvernement tente maladroitement de discréditer le travail des journalistes de Libération.

On comprend la fébrilité gouvernementale, car à en croire la liste des « réformes demandées par le cabinet » — celui de Muriel Pénicaud — à son administration, la ministre du Travail envisage bien de faire exploser le Code du travail et l’on n’est pas surpris de retrouver dans ces documents de vieilles revendications patronales. Après les dénégations du Premier ministre, la ministre du Travail a nié catégoriquement l’existence d’un « plan caché. (…) La seule chose qui vaille, c’est le document que nous avons envoyé aux syndicats », assure Muriel Pénicaud qui a annoncé vendredi 9 juin que son administration a déposé une plainte contre X pour vol et recel de documents à la suite de la publication dans Libération des pistes de la future réforme du Code du travail. « Cela porte atteinte à l’honneur et à l’intégrité de toute l’administration », a justifié la ministre après avoir rappelé une nouvelle fois que le document publié n’engageait « en rien le gouvernement ». « Ce sont quelques personnes qui ont enfreint la loi, le secret professionnel, qui ont volé ou divulgué des documents. (…) Je peux vous dire que chez les agents du ministère c’est très mal perçu. (…) Ils se sentent très atteints que l’un des leurs puisse faire une chose qui est si contraire aux lois de la République », a-t-elle ajouté. La plainte de la ministre est un véritable certificat d’authenticité délivré à ces documents. Reste que la plainte du ministère en dit long sur la considération que ce gouvernement pourrait avoir sur les lanceurs d’alerte. Car c’est bien de cela dont il est question.

La CGT a vivement réagi à ces révélations en dénonçant l’« enfumage » qui consiste à affirmer que le chef de l’État et son gouvernement consulteront les syndicats. « L’exécutif essaie donc de nous duper car, aujourd’hui encore, aucun texte ne précise les mesures concrètes qui seront avancées.

Répéter sans cesse que 50 réunions sont d’ores et déjà programmées avec les syndicats sans, toutefois, préciser que pris séparément chacun bénéficiera en tout et pour tout de 3 réunions de 2 heures sur les 3 thèmes décidés, c’est tout bonnement scandaleux », proteste la CGT qui n’entend pas laisser faire.

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