La petite musique de la reprise

Pour en savoir plus


Temps de lecture : 2 minutes
La petite musique de la reprise
Voilà plusieurs semaines que le gouvernement et le patronat nous assurent que la reprise est là, qu’on commence à en entendre la petite musique… et que par conséquent il faut poursuivre et amplifier les réformes telle que le Pacte de responsabilité et passer à la version 2.0 de la loi Macron. Ce n’est décidément pas encore une symphonie.

Mais comme cela ne se traduit décidément toujours pas en termes d’emploi et notamment dans le secteur industriel et dans la construction, on peut se demander pourquoi tant de bruit pour si peu.

Car à y regarder de près, en dépit d’un rebond de l’activité, l’emploi dans le secteur marchand a encore reculé au premier trimestre, où 13.500 postes ont été détruits (-0,1%), selon des chiffres provisoires publiés mercredi par l’Insee. Sur un an, 68.500 emplois ont été rayés de la carte, sur un total de près de 15,8 millions, estime l’Institut national de la statistique. Les secteurs les plus frappés sont la construction (-57.100) et l’industrie (-38.200).

Certes, les économistes nous expliquent que l’emploi dans le secteur marchand ne réagit en général qu’avec un ou deux trimestres de décalage à la reprise de l’activité, mais si l’on en croit les chiffres du travail temporaire qui passent pour être précurseurs et prédictifs en matière d’emploi, l’intérim se serait replié de 1,7% au premier trimestre.

Si l’on ajoute que les prévisions de recrutement ne sont pas vraiment reparties à la hausse, on peut rester sceptiques. D’autant que l’investissement des entreprises ne repart pas franchement puisqu’il n’a grimpé que de 0,2% ce premier trimestre.

Prudence aussi avec les annonces triomphales, car on est encore loin du seuil de croissance  créateur d’emploi. Néanmoins, ce frémissement mérite d’être salué, car il montre encore que la progression du PIB a d’abord été tirée par la consommation, la faiblesse des prix du pétrole ayant permis aux ménages de dépenser plus.

Les dépenses de consommation des ménages en biens fabriqués ont ainsi augmenté de 1,4% sur les trois premiers mois de l’année.

Ce petit signe prouve une fois encore que la consommation des ménages reste un levier essentiel et qu’a contrario, l’austérité, les bas salaires, les politiques salariales qui ne reconnaissent pas les qualifications ne peuvent que freiner la reprise. 

Pour sortir de cette crise, il faut donc rompre avec la pression permanente qui est exercée depuis plusieurs décennies sur les salaires, l’emploi, les conditions de travail. Il faut aussi rompre avec les politiques d’austérité et utiliser l’argent des contribuables pour développer des services publics de qualité, préserver l’environnement, investir dans la recherche, dans la formation. C’est une toute autre partition qu’il faut écrire et interpréter.

Restez informés


À propos

Voir aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *